Monsieur le Premier ministre, vous êtes à la tête de la Primature depuis pratiquement 11 mois. Quand vous demandez à l’homme de la rue de ce qu’il pense de votre bilan depuis ces 11 mois, il vous répondra invariablement : « Je ne sais pas, il n’est pas présent. Franchement, je ne sais pas ce qu’il fait à la Primature. Je constate seulement que nos routes sont impraticables, la vie est plus chère que jamais, le Guinéen tire le diable par la queue, la pauvreté s’accentue ». Le mot est lâché : la pauvreté. Et pourtant, monsieur le Premier ministre, vous avez bénéficié de concours de circonstances qui vous ont permis d’avoir un bilan appréciable. Car, en effet, sous votre magistère, la Guinée, pour la première fois, a pu mener à terme un programme formel avec les institutions de Bretton Woods. Cela mérite d’être souligné. Au niveau des mines, l’espoir est désormais permis avec la reprise des actifs de Rio Tinto par Chinalco, le projet de Bauxite de Bel Air porté par Alufer ainsi que le redémarrage annoncé de l’usine de Friguia. Fort bien ! Toutefois, le Guinéen reste toujours pauvre. Une des pistes pour trouver solution à ce problème épineux serait que vous pesiez de tout votre poids pour faire payer la dette intérieure. Si vous payez l’entrepreneur – à qui vous devez -, ce dernier payera ses ouvriers et ceux-ci pourront nourrir leurs familles. C’est aussi élémentaire que cela car vous ne pouvez pas réduire la pauvreté en refusant de payer la dette intérieure. Osez payer, osez dépenser, car ce sont les dépenses qui font tourner l’économie.
Abou Maco