M. le ministre, mon cher Naïté, dès notre première rencontre, tu m’avais tutoyé en me faisant toi-même l’expresso que tu m’avais offert. Ce geste correspondait à ce jeune monsieur « moderne » dont j’ai apprécié le « Le Mouna » première version, qui permettrait à une foule nombreuse d’appeler l’étranger à un coût incroyablement bas, et surtout avec un service impeccable assuré par de jeunes Guinéen(ne)s ; mais intérieurement je me disais, « il y a un Toubab » tapis dans l’ombre ou au moins « un Blanc pour nous » (Libano-syrien, dit Moussa de Côte d’Ivoire). Eh bien non, c’est bien un jeune Guinéen du nom de Moustapha Naïté qui est également fondateur du superbe Cyber Mouna, alors que l’autre sur le trottoir d’en face disparaissait, naturellement avec la « descente » du portable depuis la « Galaxy » où prospèrent les réseaux sociaux. Nous y voilà.
M. Idrissa Camara vous interpelle « On assiste à plus de buzz que de réalisations. On veut votre réussite mais parlant d’un tailleur, une machine, il n y a pas eu un impact assez important puisque le nombre était trop peu »
Moustapha Naite : Idrissa Camara, vous n’avez pas compris le projet d’incubation et d’apprentissage des Métiers de la Confection (un tailleur, une machine Avec le Centre d’Incubation et d’Apprentissage des Métiers de la Confection installé dans la maison des Jeunes de Taouyah, ce sera, in fine, 300 jeunes filles et garçons par an formés et accompagnés dans la mise en place de leur entreprise de confection…Je voudrais rappeler que le rôle du ministère doit être celui de créer les conditions (accompagnement, politique globale, vision moyen et long terme…) pour l’insertion socioéconomique et professionnelle…C’est ce que nous essayons de faire avec les moyens qui sont les nôtres même si nous travaillons aussi à imaginer des financement innovants pour des projets plus structurants. J’espère que cette réponse te satisfait… »
Voilà la langue bois, avec des sigles et des vœux. Mon cher Naïté, j’étais à Ckry du 23 octobre au 11 novembre. LA REALITE ONCRETE est que vous auriez (je mets cela au conditionnel puisque les locaux sont cadenassés, donc je n’ai pas vu, mais les témoins-victimes sont là-bas puisque vous m’avez même cité en rétorquant à leur interpellation..), donc vos avez préféré évacuer les « tamtams qui sont dépassés, dixit « Super Bobo» » venu en renfort de l’Emploi contre la Culture , en y installant quelques machines à coudre, après avoir contracté avec des formateurs (sénégalais) pour apprendre à des jeunes Guinéens la broderie, fait nettoyer les deux grands hangars où j’étais en partenariat avec deux formateurs qui avaient mis en résidence des enfants que nous, nous avions extraits à la prédélinquance en leur assurant les soins de santé, une formation dans les différentes disciplines artistiques, l’alphabétisation avec une ONG guinéenne ; il y a un Américain qui leur apprend à jouer de la flute pastorale en finançant son propre séjour en Guinée (un loyer de 5 millions de fg) ; moi je leur offrais depuis 2010, un repas « propre et riche en vitamines », puisque moi-même je ne mangeais que là-bas à midi, et l’Américain et un couple de jeunes Italiens venus avec un documentaire sur « l’immigration clandestine » y prenaient le même repas les jours où ils avaient leur plage de formation.
Je suis allé te voir pour te proposer de faire nettoyer ces entrepôts qui servaient de garage et de parcs à des jeunes « quadras » intouchables parce que militants de je ne sais quel Parti. En échange, j’offre à l’Etat, la formation d’animateurs et formateurs des 6 X 38 maisons des jeunes que tu es entrain de construire. Je l’ai fait en Côte d’Ivoire dans le cadre de la coopération franco-ivoirienne Au CAFAC (Centre d’Animation et de Formation à l’Action Culturelle. Institution à la naissance de laquelle j’ai participé et où j’ai pendant une décennie nous avons formé des jeunes qui aujourd’hui ne sont pas seulement dans l’encadrement du développement culturel, mais ont créé des dizaines de structures privées qui irriguent le « marché » de la création et des industries culturelles en Côte d’Ivoire.
Je te demandais aussi d’avoir ton appui pour que je récupère une parcelle spoliée par les mêmes agents véreux de l’Etat afin que je puisse mettre en résidence ces enfants à mes frais. Tu as fat un mot à l’attention de Batouta alors maire « non élu » qui a « séquestré » un ordre de mission relatif à la récupération de ce bout de terrain, ordre de son ministre de tutelle s’agissant de son pouvoir déconcentré relevant de l’Exécutif. Bref, il a dit niet.
Depuis, je n’ai pu te convaincre de relancer l’affaire ; tu étais surbooké, (élections obligent ?) C’était la veille du second mandat. Bref, voilà que les deux hangars sont peints par Indigo, avec des fenêtres en alu, les portes cadenassées, l’eau envahissant l’intérieur, les jeunes « apprenants » n’ayant toujours pas appris, les formateurs attendant, et ceux qui ont préfinancé ce ravalement avec les jolis mots « d’incubation », attendant que l’Etat mette la main à la poche. Donc, mes partenaires « répètent » ou cuisent sous le soleil de la cour, les futurs jeunes venus parfois du pays profond, attendent que les poules aient des dents. Donc la MJC est devenu MJ : la culture se trouve chassée, réduites en cendres et interdite de Tam tam à cause des réunions d’à côté à la mairie. Je précise que nos voisins du second hangar sont de jeunes acrobates de la vague géniale du « Circus Baobab ». Ce ne sot pas là des « critiques », mais des faits en béton. J’ai mis de côté toutes les « rumeurs » pour te demander : qu’est-il donc arrivé à ce jeune homme dynamique, plein de talents, d’idées biens liées à un PRAGMATISME qui semblait incassable ? Mais je positive ou rêve : ne pourrais-tu pas couper la papaye en deux : d’un côté L’EMPLOI (machines à coudre) de l’autre la CULTURE ? Tu avais deux immenses hangars pleins de jeunes qui avaient soif de culture, même dans le chômage. En lieu et place, tu n’as plus rien, ni emploi, ni culture, il ne reste plus que des sigles-slogans, comme tu les énumères ici, en les mâchonnant comme du chwingum, péché mignon des fonctionnaires commis par l’Etat pour « blaguer les artistes » depuis le coma de la « culture révolutionnaire ».
Au prochain twitt autour d’un « nespresso »,
Was-Salam,
Saïdou Nour Bokoum