Censure

Alpha à la reconquête d’un électorat qui s’effrite

Avec un poids électoral qui s’effrite de jour en jour, le discours de vœux du président Alpha Condé à ses compatriotes, a été une occasion pour lui de se jeter des fleurs en termes de bilan, et de  faire de grandes annonces dans des domaines de l’économie nationale, la santé, l’autonomisation des femmes et des jeunes, l’énergie, l’agriculture et la construction d’habitats sociaux. Grâce à l’appui des bailleurs de fonds qui interviendront ainsi dans le cadre du plan de relance et de résilience Post-Ebola.

Le discours de vœux du président Alpha Condé à ses compatriotes, a été une occasion pour lui de vanter le bilan de l’an un de son second quinquennat. Le moment était opportun pour le président qui, ces derniers temps, s’est lancé dans une stratégie de reconquête d’un électorat qui semble s’effriter, de jour en jour.

Certes des progrès ont été accomplis en termes de relance macroéconomique. La Guinée ayant réussi à entrer dans les bonnes grâces des institutions de Bretton Woods, notamment le FMI, pour avoir réussi à mener à bout un programme formel avec la bénédiction du fonds.

Des efforts en matière d’électrification sont visibles, comme il l’a dit. A cela il faut ajouter la relance de l’agriculture.

Mais il n’y a pas de quoi pavoiser quand on sait que cette performance n’a pas encore eu d’incidence positive sur le niveau de vie des populations, dont la majorité vit en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de deux dollars us par jour.

Ce qui accroit bien entendu la frustration chez les jeunes, surtout. Et on s’aperçoit d’ailleurs que faute d’emplois, le métier de conducteurs de mototaxis à l’image des zémidjans du Bénin, gagne du terrain dans la capitale et dans les préfectures intérieures.

Pour la plupart de ces jeunes, dont certains sont diplômés, il s’agit là d’un moyen de subsistance en attendant de trouver mieux, où de partir pour d’autres cieux plus cléments. C’est ce qui justifierait cette vague de migrants guinéens qu’on retrouve sur les rives de la méditerranée, pour tenter des traversées au péril de leur vie. C’est dire que la mayonnaise n’a pas pris pour ce qui est de la tentative du chef de l’Etat de reprendre la main, en prélude aux élections locales prévues pour cette année, en promettant aux Guinéens de créer de l’emploi et de construire des infrastructures qui vont leur être utiles.

Pour de nombreux observateurs, cette indignation qui gagne la jeunesse voire l’électorat de la majorité présidentielle n’est que du pain béni pour l’opposition qui pourrait tirer profit de cette frustration, en allant puiser dans l’électorat de la majorité présidentielle, qui a désormais du mal à conserver ses bastions…

L'indépendant

Aliou Sow

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