Le 16 août 2016 a eu lieu à Conakry une marche organisée par les partis de l’opposition républicaine, la marche s’est déroulée du rond -point d’Hamdallaye à l’esplanade du stade du 28 septembre. La manifestation a connu un si grand succès que l’un des organisateurs en la personne de Monsieur Jean- Marc Telliano, leader du Rassemblement pour le développement intégré de la Guinée(RDIG), avait déclaré que la prochaine manif sonnerait le glas du régime d’Alpha Condé, car se serait l’assaut final.
Contrairement à nombre de caciques du RPG Arc-en-ciel qui minimisaient la portée de la marche, le président Alpha, lui, en avait pris toute la mesure, il était conscient d’une menace réelle pour son pouvoir. Il a donc paré au plu presser en tendant une main amicale à Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’opposition guinéenne. L’entrevue a lieu deux semaines après la marche du 16 août, elle a constitué le prélude à de nouvelles négociations pouvoir-opposition qui ont abouti à la signature de l’Accord du 12 octobre 2016. Mais auparavant le président Condé avait solennellement déclaré qu’il se portait garant de toutes les conclusions de l’Accord projeté ainsi que des quatre autres précédents.
Nous voici trois mois après la signature de ce fameux cinquième Accord que tout vole en éclats. Comme par le passé le parti au pouvoir et le gouvernement s’ingénient à empêcher l’application de l’Accord, et Alpha ne dit mot par ce que son clan ne travaille que sur ses instructions. Donc pour une fois encore il ne respecte pas ses engagements.
Alors, que reste-t-il à faire ? Les ténors de l’opposition républicaine sont montés au créneau pour fustiger cette volte – face et annoncer qu’ils vont user de leur droit constitutionnel de manifester leur désaccord face à la politique « rétrograde » du pouvoir en place. Seulement pour éviter les sempiternelles atermoiements du régime à jouer franc jeu, il va falloir prendre du temps et de méthode pour conforter le front de refus et de la contestation, il n’y a plus lieu de tergiverser, de négocier quoique ce soit. Le noyau pur et dur de l’opposition devrait s’atteler à fédérer toutes les composantes des forces vives de la nation, à savoir les autres partis de l’opposition plurielle, les syndicats, la société civile et les nombreux citoyens qui ne se réclament d’aucune structure mais qui subissent de plein fouet, au jour le jour, les méfaits de la malgouvenance. Fédérer tout ce monde ne sera pas facile, c’est néanmoins nécessaire et indispensable pour arriver au but qui est de tenir face à l’adversaire commun, Alpha et son régime.
Pour certains observateurs, quand la lame de fond jaillira du cœur du peuple sous l’égide de l’opposition toutes tendances confondues, elle brisera « la citadelle du mensonge, de l’incohérence politique, et nous entamerons une nouvelle transition », pour aller à une élection présidentielle qui mettra en place les vraies forces du changement. A noter qu’au moment où nous allions sous presse, l’opposition avait décidé de revenir à de meilleurs sentiments, vu que la mouvance a fait machine arrière, en renonçant à ses velléités de manipulation du code électoral qui devra être soumis à l’examen du parlement.
L’assaut final n’aura donc pas finalement lieu.
O.TIERO