Mohamed Lamine Keita, conseiller en communication de Bah Oury a dans cet entretien accordé à notre reporter, annoncé les couleurs pour la candidature de l’aile Bah Oury de l’UFDG aux prochaines élections communales prévues pour cette année. Il a par la même occasion indiqué que Bah Oury encourageait les candidatures indépendantes, à ce scrutin.
Nous sommes en prélude aux élections communales. M. BAH Oury, le premier vice-président de l’UFDG sera-t-il candidat ? Quels sont les atouts sur lesquels vous misez pour la commune de Ratoma, si vous comptez la briguer ?
Mohamed Lamine Kéita: BAH Oury est présidentiable. Il a un courant qui aspire à briguer les mairies et les quartiers lors des prochaines élections communales et communautaires. Le travail qu’il est en train d’abattre avec ses équipes déterminées à gagner le combat de terrain et des urnes permettra à coup sûr leur positionnement dans les différentes circonscriptions électorales.
Les candidatures indépendantes que nous encourageons vont d’ailleurs au-delà de l’intérêt du courant BAH Oury. C’est le pays tout entier qui en a besoin. Cette indépendance permettra aux citoyens non caporalisés à un parti politique et à la société civile d’avoir un œil sur la gouvernance locale qui sera dans un futur proche le socle de la bonne gouvernance dans notre pays.
Pour Ratoma, l’enjeu est de taille. Notre ouverture à tous les bords par celle de nos esprits et corps, nous donne une longueur d’avance pour ce qui est de l’appréhension de la situation qui prévaut. Et nous comptons user de cette marge pour l’intérêt des citoyens de Ratoma et celui du peuple de Guinée, pour hisser la candidature la plus sérieuse à la tête de la commune.
Certains partis politiques proposent de cumuler les élections communales et législatives en 2018, afin de permettre à la CENI de s’organiser et de se restructurer. Qu’en dites-vous ?
Moi, je pense que ce n’est pas une bonne chose. Les élections communales et communautaires en elles-mêmes sont source de difficultés techniques pour la CENI. Les maires doivent être installés par le suffrage direct et les chefs de quartiers par la proportionnelle, ceci n’arrive jusqu’à présent pas à mettre les acteurs sur la même longueur d’onde.
En même temps, l’anarchie règne dans toutes les délégations spéciales, qui ne sont pas l’émanation du peuple. L’année 2017 ne doit par conséquent pas se terminer sans la tenue de ses élections pour marquer positivement la mise en place du processus de décentralisation véritable de notre pays.
L’installation des conseillers communaux et de quartiers amortira la confiance du peuple et garantira les futures échéances électorales. Car la crédibilité de toute élection dépendra du pouvoir administratif et de sa légitimité.
Dans le cas où BAH Oury ne prendra pas part à cette élection communale, quel courant allez-vous accompagner? La mouvance ou l’opposition ?
Le courant BAH Oury prendra part aux élections communale et communautaire même si BAH Oury en personne n’y prenait part. Car ‘’BAH Oury’’ n’est plus seule, sa personnalité est toute une philosophie à l’image de Sankara, Mandela ou encore De Gaule.
Vous avez écoutez récemment le directeur national de la police qui a fait une déclaration à N’Zérékoré en faveur de la prolongation à vie du mandat du Président de la République. Bien des partis politiques ont fait de déclarations pour condamner cette sortie médiatique. De votre côté, BAH Oury est resté silencieux. Votre impression là-dessus M. Kéita.
BAH Oury a atteint la maturité qui l’agrée de se mettre au-dessus de la mêlée. Moi, j’estime que ces genres de déclarations, vu la personnalité, le lieu, le ton et l’expression, ne peuvent sortir que pour résoudre quelque chose de sérieux qui n’a rien à voir avec le peuple de Guinée et l’acquis démocratique obtenu par son héroïsme et son labeur.
Le plus important à nos jours, c’est d’orienter le débat vers le futur et ne pas donner de l’importance à des choses qui divisent et qui font marcher notre pays à reculons. Ce que nous avons à atteindre comme objectif à court et à moyen termes est encore immense. Et donc la sagesse qui nous a échus à cet effet était celle de nous concentrer sur les questions progressistes dont les obligations de débats et de résolution sont urgentes.
Sortons du cadre guinéen pour parler de la situation en Gambie. Yaya Jammeh campe toujours sur sa position de se maintenir au pouvoir. Pour cela, la CEDEAO n’exclut pas une intervention militaire. Le Président Alpha CONDE ne souhaite pas l’option militaire. Cela ne sous-entend-il pas quelque chose, étant donné que chez nous ici, certains militants du parti au pouvoir demandent la prolongation de son mandat à vie ?
La Gambie est un pays souverain. Et Différemment des coups d’Etats militaires ou des guerres civiles, les conflits résultant d’élections se règlent toujours par le dialogue et la diplomatie par devoir de respect pour cette souveraineté. Et le Président Alpha CONDE, militant panafricaniste étant, a le devoir de placer la barre à l’extrême hauteur et s’interdire de passer dessous. Il doit atteindre, vu sa longue marche vers le militantisme progressiste africain, la sagesse qui lui permette de trancher de tels conflits sans faire recours aux armes et aux contingents militaires. C’est le courage de l’homme d’Etat qui s’est manifesté en lui dans ce cas précis.
Donc sans faire sous-entendre quelque chose pour notre pays, la Guinée, pour moi, la question de souveraineté est avant tout d’ordre universel. Cependant, les enjeux du conflit gambien sont très importants et le défi qui s’y colle en est un africain.
Entretien réalisé par Alpha Amadou Diallo