Suite à sa rencontre avec le président de la République, Dr Faya Millimono a été exclu du poste de porte-parole du Front National pour la Défense des Droits des Citoyens. Dans cet entretien accordé à notre reporter, Dr Ibrahima Sory Diallo, un membre du Front a expliqué les raisons de cette décision.
Comment se porte le Front National pour la Défense des Droits des Citoyens ?
Dr Ibrahima Sory Diallo : Le front se porte bien. Il faut rappeler que le front évolue avec son document de plaidoyers auprès des députés à l’Assemblée pour bloquer le point 2 de l’accord politique du 12 octobre. Donc, nous avons envisagé pas mal de choses. Les conférences de presse se multiplient. Les contacts avec les personnes ressources se multiplient avec les députés de l’Assemblée de la mouvance et de l’opposition.
Récemment, le Dr Faya Millimouno a rencontré le Chef de l’Etat, Alpha Condé. Comment vous avez appris cela ?
On a été surpris du comportement de notre ami, le Dr Faya Millimouno qui est parti sans informer les membres du front rencontrer le président de la République, pendant que cette rencontre n’est pas officielle au niveau du front national pour la défense du droit des citoyens.
Avez-vous pris des dispositions au niveau du Front face à ce comportement ?
Après analyse, nous avons décidé d’exclure le Dr Faya Millimouno du poste de porte-parole du Front National pour la Défense des Droits des Citoyens. Désormais, il n’a plus le droit de parler au nom du Front. Le président du BL a voulu s’agripper à cette décision en important des jeunes de la société civile avec lui.
Mais finalement, nous les politiques nous avons pris la décision. Vous avez quand le président de la République m’a invité, Faya faisait partie parmi les gens qui ont dit de ne pas du tout rencontrer le président parce que ça se solde toujours par des nominations. Il a donné l’exemple de la COEP où certains membres ont rencontré le président, et après M. Boubacar Barry a eu le poste de ministre.
Donc, il a qualifié ça, comme une trahison. Ce qui lui a poussé à démissionner au sein de la COEP. Et aujourd’hui, si la même chose veut se répéter dans le front lui il ne peut pas du tout souscrire à ça. Mais je rappelle que la majorité des membres du Front avait souscrit à la rencontre du président pour que le président comme il est citoyen signe notre pétition, c’était ça l’objectif. Le Dr Faya a bloqué. Maintenant, on est surpris qu’il rencontre le président sans même nous informer. Donc c’est une rencontre frauduleuse. Pour nous, c’est une trahison de la part du Front.
Le Dr Faya ne peut pas nous dire qu’il a rencontré le président de la part du BL parce que même le bureau national du BL n’a pas eu l’information. C’est pourquoi, je dis que tout ce qu’il nous a expliqué concernant cette rencontre, c’est non et nul effet. On n’a pas besoin d’entendre. Ce qu’il a promis au président, certainement il va commencer à magnifier ça dans le front. Et le président n’a qu’à s’informer par le biais de cette interview que les manières de Faya ne vont pas grignoter la position du front.
Abdoulaye Kourouma a affirmé dans une radio de la place qu’il est le principal bailleur de fonds du Front. Qu’en est-il?
Abdoulaye est en train de trop parler. Il n’est pas le principal bailleur. Il est l’un des bailleurs. Nous cotisons tous au même niveau. Mais, il faut rappeler que Kourouma, le doyen Sila Bah y compris le doyen Ouremba et moi, avons toujours cotisé à chaque fois que le front a des problèmes. Dire qu’il est l’un des principaux bailleurs, je peux être d’accord, mais pas lui qui est le principal.
Donc, nous sommes tous des bailleurs du Front. D’ailleurs, il faut rappeler que quand on a lancé la pétition, il y a eu des gens qui se sont sacrifiés. Moi seul, j’ai fait signer un million et quelques des gens. C’est pour vous dire que Kourouma a pris un lot, chacun a pris pour lui. Mais Abdoulaye Kourouma a dit une autre chose dont il est en parfaite harmonie avec la vision du Front. Quelqu’un qui n’a pas cotisé à hauteur de 20% du front ne peut pas se lever pour aller détruire le Front. Donc, c’est le français qui a manqué dans ce sens, il n’est pas le principal, il est l’un des principaux, c’est comme ça, il fallait dire.
A l’allure où vont les choses le Front ne risque-t-il pas de se disloquer ?
Non tout sauf ça. La dislocation du front, certainement, c’est la société civile et Faya. Les gens qui sont venus avec Faya vont partir avec lui. Nous, nous sommes déjà un bloc solide, c’est connu. Si maintenant, le Dr Faya ne veut pas se comprendre avec nous les politiques, il pense qu’il peut avoir la couverture de ces jeunes leaders de la société civile, ça ne servira à rien.
Pour nous, on n’a pas à faire avec la société civile, on a à faire avec notre ami politique. S’il faute, c’est entre nous. Nous allons débattre, aucun membre de la société civile n’a à voir quelque dans ça. La faute est politique, nous allons résoudre la faute politiquement et le front ne se dérangera pas. Ceux qui disent que le front va se disloquer, mais ils oublient que le front a été constitué avant même que le dialogue ne commence. On s’est opposé à la désignation des gens qui devaient représenter l’opposition. C’est dès ce moment que le Front a été constitué. Et on demandait à chaque fois au président du BL de quitter la salle et de nous rejoindre. Il avait refusé dans un premier temps, il est parti lui-même voir la réalité. C’est par après, il est venu nous joindre avec la société civile. Quand ils sont venus, nous, on tenait déjà nos réunions. Ce n’est pas le jour où Faya est venu que le Front a été constitué. Et certaines plateformes de la société civile qui étaient venues ont quitté.
Pourquoi elles ont quitté?
C’est quand elles ont vu que Faya veut faire de cela son affaire. Ces plateformes se sont retirées comme le CNOSC-G, la PCUD. Nous sommes restés avec quelques-uns de la société civile qui ont accepté quand même il faut le dire de rester et souffrir avec nous. Et aujourd’hui, on leur doit du respect.
Mais s’ils veulent s’immiscer dans l’affaire politique, nous n’allons pas du tout tolérer. C’est pourquoi nous sommes catégoriques sur le comportement du président du BL. Donc, nous restons et nous demeurerons. Nous n’avons pas besoin de faire de cadeau à quelqu’un qui a fauté.
Maintenant si le Dr Faya veut me répondre, il peut me répondre. S’il sait que je l’ai touché par endroit juridiquement, les tribunaux sont là, il peut porter plainte. Mais ce qui est important je ne peux pas m’attaquer à un ami parce que tu es plus fort que moi, je m’attaque à toi, c’est parce que tu as violé les principes qui nous lient.
Entretien réalisé par Amadou Sadjo Diallo