Des pneus brûlés, des morceaux de bois un peu partout, des jets de pierres contre gaz lacrymogène entre élèves et forces de l’ordre telle était l’atmosphère qui régnait, ce matin, au lycée Coleyah où les élèves manifestaient contre le manque d’enseignants, ce 30 janvier 2017.
Selon le proviseur du lycée, M. Camara, c’est des imposteurs qui sont venus semer le désordre dans son établissement : ‘‘Nous sommes en train de gérer un moment un peu critique. Les gens se déguisent en élèves viennent dans nos établissements pour pagayer. Le lycée Coleyah d’habitude ne pagaye pas, ne grève pas. Il n’y a pas de désordre chez moi. Mais partout où il y’a la paix, les gens se déguisent en élèves et viennent dire il n’y a pas d’enseignant même si les enseignants sont présents. Alors ils cherchent à mobiliser les gens dans la rue pour pagayer. Aujourd’hui, mes censeurs étaient là, ils m’ont dit que tous les professeurs étaient présents. Mais des élèves qui ne sont pas élèves sont en tenue, ils peuvent baver. C’est des imposteurs.’’
‘‘Le système éducatif se bat pour combler le vide. Mais ici je pense qu’il n’y a pas de vide. Il n’y a pas de professeur manquant. Je n’ai pas besoin des professeurs supplémentaires. La situation est sous contrôle vous-même vous le constatez. Les élèves étaient dans les salles de classe et on leur a jeté les pierres. Il faut la paix dans les cités. Sans la paix on y peut rien. Les gens veulent passer par les écoles et ça ne passera pas chez nous. Les cours reprendront demain’’, a-t-il annoncé.
Cependant une fille en tenue de lycéenne rencontrée dans la rue dit le contraire : ‘‘On est fatigués ! Cela fait près de deux mois on n’a pas d’enseignant. Tous les jours c’est comme ça. Trop c’est trop. On a manifesté ce matin parce qu’on n’a pas de professeurs dans les salles. Le professeur de Chimie ne vient pas, le professeur de physique aussi ne vient pas. Ils sont nombreux les professeurs qui ne viennent pas. C’est pour cela qu’on a manifesté. Les policiers ont gâté la porte de notre cour’’, témoigne-t-elle.
Un autre, dans une tenue de lycéen, rappelle : ‘‘On avait manifesté la semaine dernière. Peu de professeurs ont commencé à venir. Moi je fais les Sciences sociales mais le professeur de français ne vient pas. C’est comme dans les autres salles.’’
Pour le bilan de la manifestation d’aujourd’hui, il annonce que ‘‘beaucoup de nos amis sont blessés mais je ne peux pas vous dire le nombre exact’’.
Bhoye Barry pour guinee7.com