Dix ans après le ‘‘discours de Dakar’’ tenu par Nicolas Sarkozy, ancien président français, Siaka Barry, ministre de la Culture de la Guinée a profité de la conférence de presse du Pr Djibril Tamsir Niane sur ‘‘la problématique des manuscrits en Afrique de l’Ouest, le cas guinéen’’ au centre culturel franco-guinéen, ce 1er février, pour répondre à la provocation, comme l’ont déjà fait de nombreux intellectuels africains.
‘‘Le fameux discours tenu par un certain politique français soi-disant que l’homme africain n’était pas rentré dans l’histoire, aujourd’hui trouve un démenti. Surtout ces manuscrits de Tombouctou, de Djéné et de Bandiagara ont été sauvés des mains de terroristes islamistes et qui montrent aujourd’hui à suffisance que l’Afrique est bel et bien le ‘berceau de l’écriture’. Donc, l’Afrique à une histoire riche et une histoire écrite bien conservée’’, a rappelé le ministre Siaka Barry.
‘‘Contrairement, ajout-il, à des idées arrêtées, contrairement à un certain discours fait à l’Université de Dakar comme quoi, l’Africain n’était pas assez rentré dans l’histoire. L’africain est bel et bien entré dans l’histoire non pas par effraction, mais par la grande porte. En pleine possession de son ‘moi culturel’. Et qu’il a bien connu l’écriture, et que les régions désertiques du Sahel ont été de vivants foyers de diffusion de l’écriture arabe, qui fut acclimatée sous nos cieux et réutilisée dans nos différentes langues. L’écriture ne fut pas un luxe en Afrique et toute la science de l’antiquité gréco-latine qui fut bien souvent traduite dans de magnifiques ouvrages enluminés, jalousement gardés par des copistes, des ancêtres, des marabouts et autres érudits. Ce riche passé est notre passé commun. Et nous avons la lourde responsabilité de protéger ce patrimoine que des générations de savants nous ont légués’’.
D’ailleurs, Siaka Barry estime qu’on ne saurait occulter l’Afrique de l’histoire de l’humanité, étant donné qu’elle reste le berceau de l’humanité.
Ismaël Sylla pour Guinee7.com