Alpha Condé ne sera pas un président ordinaire de l’Union Africaine. Il le démontre à travers les premières réunions qu’il a présidées dès après son élection. A la télé, on a vu un président qui s’encombre de peu de ‘‘protocoles’’ pour soit interpeller ses collègues, soit les féliciter ou les commettre à des tâches ; dénoncer les ‘‘oiseaux de mauvais augure’’ non sans de manière crue appeler ses pairs à soutenir des pays victimes des décisions de ‘‘l’actuel président américain’’ (sic). Alpha Condé qui connait bien l’histoire du panafricanisme, insère les pans de cette histoire dans ses adresses comme pour ‘‘rétablir’’ certaines vérités. Et annonce dans la foulée la mise en pratique immédiate des reformes proposées par le Rwanda : venir à l’heure.
‘‘Car comment on peut expliquer que lorsque nous avons des réunions avec des pays extérieurs (…), nous soyons à l’heure. Et pourquoi nous ne devons pas être à l’heure à nos réunions ? S’offusque-t-il. Et pourquoi quand nous sommes à ces réunions nous restons jusqu’à la fin ? Et pourquoi nous venons de loin pour Addis-Abeba et dès après l’ouverture nous partons ? Il faut que les chefs d’Etats respectent notre organisation’’!
En plus, le nouveau président voudrait dorénavant que les présidents en cas d’empêchement ne soient représentés que par les vice-présidents ou les premiers ministres. ‘‘Il n’est plus question que les ministres ou les ambassadeurs viennent prendre la parole tout le temps pour empêcher les chefs d’Etats de prendre les décisions’’, annonce Alpha Condé qui imprime ainsi un style direct, dynamique, dénoué de toutes convenances diplomatiques dans les paroles.
Mais au-delà de la parole la méthode Alpha existera à n’en pas douter dans les annales de l’histoire de l’UA. Car c’est grâce à son carnet d’adresse, son entregent, sa volonté d’aller toujours plus vite, que le Maroc a, dès la première journée de sa présidence, réintégré l’organisation panafricaine. ‘‘C’est quand même le genre de choses qu’Alpha Condé connait’’, reconnait Sidya Touré, leader de l’UFR.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com