Après la lecture du saint Coran dans la mosquée d’Almamiya pour le repos de l’âme du journaliste, Mohamed Koula Diallo, dimanche 5 février, les journalistes guinéens accompagnés d’hommes politiques et membres de la société civile, ont marché ce lundi 6 février 2017 dans les rues de Kaloum pour que justice soit rendue dans l’affaire Mohamed Koula Diallo. Au cours de cette marche qui a eu pour itinéraire la Haute Autorité de la Communication, ministère de la Justice en passant par le rond-point du port autonome de Conakry, on pouvait entendre ou lire sur les pancartes des slogans comme : ‘‘Justice pour Koula!’’, ‘‘Un mort de plus, un mort de trop!’’, ‘‘Nous réclamons justice!’’
Bah Oury, vice-président exclu de l’UFDG, a fait tout le trajet avec les journalistes. Il estime qu’ ‘‘avec cette mobilisation d’aujourd’hui et l’appel que vous venez de lancer en tant que collectif de journalistes pour réclamer la vérité pour Mohamed Koula Diallo, je pense que c’est une grande avancée. Et je pense que les autorités judiciaires sauront que la société civile guinéenne n’est pas passive. Surtout lorsque la liberté d’expression, la démocratie et l’intégrité physique sont en danger’’.
Baidy Aribot de l’UFR, présent, rappelle ‘‘tout d’abord, en tant que citoyen, je suis un homme épris de justice. Koula est un jeune guinéen avant d’être journaliste qui a été victime d’une violence et qui a couté sa vie. Je pense qu’en tant que citoyen je suis solidaire avec sa famille. On attend que justice soit faite. Mon rôle en tant citoyen, c’est de venir auprès de mes semblables. De l’autre côté, je suis député de la République. Cette qualité me permet de me battre pour que justice soit faite et que les citoyens puissent bénéficier des libertés publique et individuelle que la loi leur donne’’. ‘‘Donc pour ça, la morale voudrait que je sois parmi vous (les journalistes, NDLR) pour demander justice et aussi interpeller les autorités de ce pays afin pour qu’on ne fasse plus de violences sur les journalistes. Maintenant en tant que politique, il est de mon droit de défendre les libertés publiques et individuelles. Mohamed Koula et les autres victimes que ce soit journaliste ou pas, ont tous le même droit. Il est de notre devoir de se battre pour le respect de nos libertés. Moi je ne peux pas rester passif face à l’injustice’’, argue-t-il.
Quant à Ahmed Sékou Traoré, activiste, homme politique, il estime qu’ ‘‘aujourd’hui il faut se cette impunité ne peut pas continuer sinon ça risque d’envoyer des remous dans notre pays. Donc pour empêcher ces remous, il faut réclamer justice. Les gens doivent être punis pour leur forfaiture. Aujourd’hui si la justice retarde, on va dire qu’elle a été corrompue même si ce n’est pas le cas. On a vu d’autre cas, quand le chef de l’Etat a été attaqué, la justice a été accélérée. Les fauteurs ont été condamnés. Mais pourquoi pas celui ou ceux qui ont tué un journaliste au siège d’un parti politique’’, s’interroge le transfuge du parti au pouvoir.
Pour conclure, Elie Kamano, chanteur, activiste, propose : ‘‘avec la permission des organisateurs, je voudrais qu’on entreprenne d’autres initiatives allant dans le sens de la pression qu’on pourra mettre sur les autorités pour que justice soit rapidement faite. Si on se limite à ça (marche blanche, NDLR), il n’y aura pas de justice dans ce pays.’’
Bhoye Barry pour guinee7.com