Censure

Rusal/Friguia: La réhabilitation de l’usine a commencé, mais à quel prix?

Le 10 janvier dernier, les travaux de réhabilitation de l’usine de Friguia ont commencé. Plus de 600 travailleurs de la société ont été rappelés pour remettre l’usine en bon état. Le hic ? Les travailleurs de l’usine ont été rappelés sous la bannière d’une société de sous-traitance. La même qui employait les travailleurs pendant l’audit technique: Seinta Prestation

On se rappelle qu’à l’époque, un ouvrier nous faisait part de ses inquiétudes: ‘‘Nous sommes des travailleurs réguliers de Rusal. Nous sommes sous CDI (Contrat à Durée Indéterminée, NDLR). Que je sache, nous n’avons pas été licenciés. Alors si l’usine doit reprendre ses activités, pourquoi ne pas nous rappeler continuer les contrats existants ? Pourquoi Rusal passe par une autre société pour nous employer ? N’est-ce pas une façon pour Rusal de se détourner de la légalité ?’’

Depuis juillet dernier, Rusal a engagé la Société d’embauche et d’intérim des travailleurs africains (SEINTA Prestation), jusque-là peu connue, pour employer les travailleurs- déjà sous contrats avec Rusal-, dans le cadre de l’audit, du nettoyage et maintenant de la réhabilitation de l’usine.

Cette société a fait signer un contrat de 3 mois –il finit le 31 mars prochain-, paye l’heure à 9 259 GNF aux chauffeurs, à 13 mille aux autres ouvriers et agents de maîtrise et à 17 mille aux cadres.

Si l’espoir de la reprise des activités de l’usine de Friguia est réel, les ouvriers craignent cependant que les Russes ne pérennisent cette méthode d’emplois qui, à bien des égards ressemble à un licenciement massif déguisé.

Cependant certains analystes estiment que cette procédure est adaptée pour cette phase de réhabilitation de l’usine. En effet ‘‘ce n’est pas une reprise totale de l’usine. Rusal a besoin de certains spécialistes pour ce travail. Il ne peut donc pas faire appel à tout le monde. La société puise dans l’effectif pour un travail bien déterminé’’, avance un analyste.

En attendant, les ouvriers eux, sont inquiets et ne savent à quelle sauce ils seront mangés à la reprise de la production de l’usine.

Aziz Sylla pour guinee7.com

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.