La manifestation du lundi à Conakry ne peut avoir d’autre nom qu’une bêtise. Des Guinéens ont perdu la vie, d’autres ont été blessés, des routes ont été endommagées-pendant qu’on se plaint de l’état de dégradation poussée du réseau routier-, des biens privés ont été saccagés. Pourquoi ? C’est la question dont on ne peut trouver la réponse que dans le besoin de faire mal.
Qu’on ne parle pas de manifestation pour la réouverture des classes ! La veille le syndicat et les Gouvernement s’étaient mis d’accord sur des principaux points de revendication. Et donc aucun obstacle n’était plus sur le chemin de l’école. Le syndicat qui, soit dit en passant, n’a jamais demandé une manifestation dans la rue, s’était fendu d’une déclaration largement diffusée.
‘‘Enseignants et enseignantes de Guinée, après 13 jours de grève, le Gouvernement et les syndicats se sont accordés sur les points faisant l’objet de l’avis de grève du 30 janvier 2017. Les parties vont procéder aux formalités d’usage pour émettre une déclaration officielle demain lundi 20 février 2017. Nous vous remercions d’avoir observé cette grève pendant 13 jours. Les détails vous seront donnés dans la déclaration de suspension dès demain’’, disait Moussa Balato Keita, Secrétaire Général de la FSPE, syndicat des enseignants.
Cette déclaration n’arrangeait évidemment pas des casseurs. Ils ont mis leur machine en marche et ont agi. Causant la mort des Guinéens et provoquant des dégâts matériels importants. Conakry ressemblait ce lundi soir à une ville sortie d’une guerre.
Qu’on se le tienne pour dit : ceux qui sont sortis dans les rues de Conakry ce lundi ne l’ont pas fait pour le bien des enfants encore moins pour le bien de l’école guinéenne. Ils avaient certainement beaucoup d’autres choses à reprocher au régime Condé et ne savaient comment l’exprimer. L’ouverture des écoles n’était qu’alibi. Parce que cette question avait été réglée la veille.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com