Au lendemain de l’adoption du code électoral par les députés, le président du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéen, Dr Dansa Kourouma a réagi ce vendredi 24 février 2017.
‘’C’est une déception parce que la passion politique, les intérêts politiques ont eu raison sur l’intérêt général de la population. Je peux attendre cette décision d’un parti politique mais d’une Assemblée nationale, qui est l’émanation du peuple, est une grande déception pour moi. C’est la dictature de la majorité sur la minorité et cette dictature est en train de bafouer totalement l’intérêt de la population parce que cet accord n’a jamais fait l’unanimité au niveau national malgré les espaces de pétitions, des mobilisations dans la salle, le sit-in et la plaidoirie, les députés sont restés sourds face à la demande sociale. Alors, je demande à toute la population guinéenne de prendre conscience de cette réalité, qu’ils comprennent une fois pour toute que les députés qui sont là, ne les défendent pas mais ils défendent les intérêts de leurs états-majors politiques », a déploré Dr. Dansa Kourouma, président du CNOSC-G
Poursuivant sa communication, le président du CNOSCG affirme que : » Ceci m’amènera à dire que désormais pour les élections des députés, nous demandons l’ouverture aux candidatures indépendantes, aux citoyens qui ne sont pas dans les partis politiques à cette assemblée. L’exemple de la Côte d’ivoire près du 1/3 des députés sont des députés indépendants, est-ce qu’eux peuvent être confisqués par un état-major politique ? Je dirai non. Cette dictature a montré ses limites. Nous demandons à l’opinion et l’ensemble des populations guinéennes de rester remobilisées pour que les prochaines élections législatives, nous réduisons le champ d’action des partis politiques pour que les citoyens qui n’ont aucune emprise politique puissent participer à ces élections et être des députés de la République. Ceux-ci seront mieux placés à défendre l’intérêt de la nation et ceux qui sont sous la commande de leurs états-majors politiques défendent l’intérêt de leurs leaders et non l’intérêt de la population. »
Par ailleurs Dr Dansa affirme que le CNOSC-G va introduire un recours à la cour constitutionnelle : « Nous avons deux options, le premier, c’est de faire saisir la cour constitutionnelle pour mettre un bouclier anticonstitutionnel devant de ce code électoral. Et pour cela, nous allons commencer à nous remobiliser, il y’aura des actions devant la cour constitutionnelle pour attirer leur attention sur le caractère anticonstitutionnel de ces accords et ces accords s’expriment comme pour étouffer les partis politiques de tailles moyennes au profit de deux formations politiques dont les soubassements sont le communautarisme et l’ethnie. Et la 2é action qui s’offre à nous maintenant c’est de continuer la contestation de cette décision auprès de l’ensemble de nos concitoyens à travers la rédaction d’une pétition. Une pétition qui va cette fois- ci mobiliser le maximum de signatures, qu’on va soumettre à la cour constitutionnelle dans les 8 jours avant même que la loi ne leur soit transmise pour le contrôle de conformité. »
Pour conclure, Dansa se dit ‘‘déçu, outré et encore révolté contre des députés qui ont été insensibles à une demande populaire, qui n’ont été qu’à l’écoute de leurs intérêts. Je prends le peuple à témoin, cet accord est un piège pour la démocratie. Je l’ai dénoncé depuis le 1er jour et je continuerai à le dénoncer. Les partis politiques qui ont cautionné cela à l’Assemblée nationale n’auront que leurs yeux pour pleurer quand ces accords vont se montrer inapplicables dans ce code et en ce moment le peuple donnera raison à qui de droit ».
Bhoye Barry pour guinee7.com