Censure

L’autre côté de la pièce : Ces femmes qui font dans la contrebande

A 8 h, elles mettent en place leurs tables. Vous les remarquez à proximité de l’échangeur de Gbéssia près de l’aéroport international de Conakry. Plus d’une dizaine de femmes y vendent du gasoil et, parfois, de l’essence. Même ce 8 mars, jours de fête pour elles. Un petit ‘‘commerce’’ qui rapporte.

Derrière ses bidons de gasoil, Fatou C., raconte : ‘’Quand on se lève le matin, c’est pour venir ici. On reste durant toute la journée derrière notre marchandise. Et si ce n’est pas pour aller au marché après l’heure de la prière, à 13 h, on bouge difficilement d’ici. Certes, il y a certaines parmi nous qui sont obligées de rentrer tôt. Vu qu’elles n’ont personne pour préparer afin que les enfants mangent à leur retour de l’école.’’

Ces femmes gagnent plus pendant les jours ouvrés que les weekends où les usagers se font rares.

Mariame, la trentaine, témoigne : ‘’on ne gagne pas beaucoup dans ça, mais il nous préserve d’être à la merci des gens. Parfois on peut vendre jusqu’à cinq bidons (soit 100 litres) par jour. Cela dépendra des besoins des automobilistes. Ou ceux qui tombent en crise de carburant quand il fait tard. Parce qu’en ce moment-là ça trouvera que les stations sont fermées.’’

‘’Ces petits bidons d’un litre que tu vois là, précise-t-elle, il n’y a que 1000 gnf ou 2000 gnf comme intérêt. A part ça sauf sur les bidons de 20 litres où on gagne plus d’intérêt. Parce qu’à la station on les revend là-bas à 160 mille comme prix officiel. Nous chez nous ici on gagne 30mille si les stations sont fermées. Et ça c’est pendant la nuit’’.
Ces femmes ne rentrent à la maison qu’à partir de 1 heure du matin.

Il faut cependant noter qu’elles s’approvisionnent en gasoil le plus souvent à partir des trafiquants. Autant dire qu’elles sont dans la contrebande. C’est peut-être pour cette raison elles n’ont pas voulu témoigner à visage découvert.

Ismaël Sylla pour Guinee7.com

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