Comme chaque 8 mars, les femmes du monde entier célèbrent la Journée internationale de la femme officialisée depuis 1977 par l’Organisation des Nations-Unies (ONU) pour les droits des femmes. Cette journée est de nos jours consacrée à la magnificence de la femme en vue de dresser le bilan de sa situation à travers des conférences, des débats et des cérémonies.
Ces actions ne passent pas sans l’aide des hommes qui, depuis, sont impliqués pour promouvoir l’émancipation du leadership féminin. Et si cela est une possibilité aujourd’hui, c’est grâce à l’effort de certaines femmes qui se sont distinguées de par leur combat et leurs actions. C’est notamment la bravoure d’une figure emblématique M’Balia Camara qui a perdu la vie pour le combat qui a débuté le 24 août 1975 avec les femmes d’un marché de Conakry. Un mouvement qui s’étendra sur l’ensemble du territoire national pour protester contre la cherté des produits alimentaires et l’instabilité économique.
A la suite de ces manifestations, le président a opté pour la libre entreprise. Une autre figure guinéenne qui a aussi inspiré toute une génération est Jeanne Martin Cissé qui a été la première femme à présider le Conseil de sécurité des Nations Unies en 1972, première femme dirigeante de l’organisation des femmes, ancienne secrétaire générale de l’Union révolutionnaire des femmes de Guinée.
Ces femmes guinéennes à diriger des entreprises ou à occuper des postes de responsabilité dans l’administration publique ou dans une institution internationale demeurent des exemples de réussite économique et sociale. Elles sont une référence pour toute une génération de la junte féminine. Même s’il est connu que créer et faire prospérer une entreprise n’est pas chose facile, surtout lorsqu’on sait que leur parcours est généralement parsemé d’embuches qui occasionnent souvent des blessures et des amertumes profondes, certains se dépensent des années durant sans jamais atteindre leurs objectifs et ceux qui arrivent à leurs fins représentent une frange.
Pourtant, tous les espoirs sont permis pour ceux-là qui ont la tête bien faite et un moral d’acier. Car, à force de courage et de persévérance, la compétence et le sérieux finissent par triompher. Depuis l’avènement de la deuxième République, l’arrivée de nombreuses femmes dans les affaires publiques comme privées, issues de différentes carrières ont prouvé qu’elles ont assumé des fonctions de hautes responsabilités. Le magazine économique ‘‘LE PALMARES’’, a fait des éditions spéciales sur ‘‘les femmes les plus méritantes de la deuxième République’’. Elles sont nombreuses à se distinguer à des postes de responsabilités : ministres, cheffes de Cabinet, directrices générales, cheffes de projet, femmes de culture, sportives, politiques, environnementalistes, culturelles, éducatrices, entre autres.
Ces femmes ont certes rencontré des difficultés sans se victimiser pour atteindre leurs objectifs avec courage, abnégation et intelligence. C’est le cas notamment de Saran Daraba, ancienne ministre et première femme candidate à une élection présidentielle en 2010. Rabiatou Serah Diallo, première femme à accéder à la direction d’un Syndicat national et présidente du Conseil économique et social ; Hadja Aicha Bah, ancienne ministre et ancienne fonctionnaire de l’UNESCO ; Assiatou Bah, rédactrice en chef du magazine AMINA ; Makalé Camara, ex-ambassadrice de Guinée en France, ministre des Affaires Etrangères ; Rougui Barry, ancienne ministre ; Aissatou Bella Diallo, ancienne ministre ; feue Oumoul Kirami Bah, ancienne femme d’affaires. Ces femmes méritent d’être mentionnées dans l’histoire du leadership féminin.
Une autre génération qui a osé emboiter les pas de leurs ainées se sont démontrées de par leur façon d’entreprendre leurs propres initiatives, monter des projets, gérer des entreprises ou des postes de responsabilité publique. Parmi ces femmes qui sont aujourd’hui en fonction et qui se battent pour atteindre leurs objectifs, il y a lieu de citer Sanaba Kaba, ministre de l’Action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance ; l’ancienne ministre des Sports, candidate à la mairie de Matoto, Domai Doré ; Gnoumassé Daffé, journaliste sportive et présidente de Gnouma Communication ; Madina Thiam, directrice de Madina Magazine ; Aya Diawara, responsable de la Section culturelle de la télé nationale et présentatrice de l’émission culturelle ‘‘Parade’’. Tigui Mounir Camara, fondatrice et présidente du groupe Tigui Mining group ; Kadija Bah, directrice d’exploitation des Bluezone du groupe Bolloré ; Johanna Barry, présidente du Comité Miss Guinée ; Monique Curtis, organisatrice du prix féminin ‘’Hadiatou Sow’’ ; Makalé Traoré, présentatrice du journal RTG. Sayon Bamba, artiste et directrice de l’Agence guinéenne des spectacles. Il faut reconnaitre la valeur de ces jeunes espoirs, parce qu’elles ont cru en elles et ont agi au profit de leurs convictions personnelles pour apporter une pierre à la construction de la Guinée.
Ce sont également ces plus jeunes femmes espoirs Fatoumata Cherif, activiste, initiatrice de Femmes vision 2030 ; Aicha Deen Magassouba, directrice de la troupe nationale de théâtre de Guinée ;Asmaou Barry, journaliste et présidente de l’Association des professionnelles africaines de la communication (APAC-Guinée). Moussa Yero Bah, journaliste. Khady Diop, artiste comédienne ; Djenedine Kouyaté de l’émission Rétrospective People ; Fatou N’diaye ; Diaka Camara de l’émission Top 10, ainsi que plusieurs autres.
Ce sont également ces guinéennes d’ailleurs qui ne cessent de promouvoir l’image de leur pays d’origine à travers les projets qui les tiennent à cœur. Notamment Marie Christine Sylla, vice-présidente de l’Association des Jeunes Guinéens de France ; Hawa Barry, présidente de Nimba Entertainment et organisatrice de Miss Guinée Nord Amérique ; Djidia Baldé de Talent de Guinée et l’Afrique a du Talent ; Ary Sidibé, présidente de Miss Guinée Canada et initiatrice de Miss Guinée Monde, Oumou Koultoumi Diallo, présidente de Guinean excellence awards au Canada ; Zenab Sapin Barry, fondatrice de la marque Mama Sango Bio ; Diariétou Diallo, initiatrice du concept La Guinéenne du 21e siècle ; Tiguidanké Traoré, fondatrice du label de mode Cocostyle en Belgique ; Kadija Diallo, femme de médias et politique ; Anita Traoré, présidente de l’Association chance et protection pour tous ; Kadiatou Diallo, présidente de Musikad’Art association.
Si le constat est que la femme guinéenne a progressé, ce qui reste à faire pour la génération montante est énorme. Entre autres, la scolarité de la jeune fille qui reste un défi majeur à relever, les inégalités liées au genre qui empêchent les filles d’accéder aux mêmes opportunités que les hommes, l’excision qui demeure encore un tabou, le mariage précoce, les grossesses non-désirées, le harcèlement sexuel. Ce sont là des facteurs qui contribuent à désorienter les jeunes filles. Pourtant, cette date du 8 mars doit être une revendication et de réflexion sur les stratégies à mettre en place pour l’intégrité totale de la femme.
Il est temps que vous vous engagiez à encourager l’adoption du Code civil révisé et la Loi sur la parité. Il est temps de promouvoir le respect des droits fondamentaux des femmes et filles. Il est temps que vous vous battiez pour la prise en compte des questions d’égalité des droits et d’accès des femmes aux ressources. Il est temps que vous amélioriez la participation à la prise de décision prioritaire pour la planification du développement. Femmes politiques, partenaires au développement, organisations de la Société civile, associations féminines diverses, il est temps pour vous.
Par Ahmed Tidiane Diallo
Tidiani83@gmail.com