Après avoir annoncé en grande pompe la construction et l’extension de quatre universités sur des sites dont celui de Sonfonia, Labé, Kankan et à N’Zérékoré, le gouvernement serait confronté à des difficultés dans la mobilisation des 350 millions de dollars usd nécessaires pour le financement de cet ambitieux projet. En effet, les banques sur lesquelles la Guinée mise pour accompagner le projet, notamment la China Industrial and Commercial Developpement Corporation « ICDC », une grande banque commerciale, ne seraient pas convaincues par la formule proposée par le gouvernement guinéen, et qui consisterait, d’après nos informations, à mettre les fonds à la disposition de l’Etat guinéen, quitte à lui d’en disposer à sa guise.
Le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Abdoulaye Yéro Baldé dit à qui veut l’entendre que le « projet de conception de construction et d’extension » destiné aux universités de Sonfonia, Labé, Kankan et N’Zérékoré suit son petit bonhomme de chemin. Il faut toutefois se garder de verser absolument dans un optimisme béat, étant donné que les banques censées financer ce fameux programme rechigneraient à délier les cordons de la bourse. C’est du moins ce que révèlent des sources bien introduites. Ces institutions bancaires dont la China Industrial and Commercial Developpement Corporation « ICDC », ainsi que d’autres, dont certaines basées du côté du Nigeria n’auraient approuvé le procédé suggéré par les autorités guinéennes, dans le cadre de ce projet, à savoir domicilier les fonds dans un compte qui serait gérait uniquement par l’état guinéen.
Ces banques craignent certainement d’être flouées par la partie guinéenne, dont les pratiques en matière de gouvernance économique seraient l’objet de critiques, pour le manque de rigueur et de transparence qui la caractérise. C’est gestion sans reddition des comptes. En pareils cas, les 350 millions usd nécessaires pour le financement des travaux de construction et de réhabilitation pourraient simplement se retrouver dans de mauvaises mains. Quand on sait que la plupart des cadres guinéens tapis dans les allées du palais ont la mauvaise réputation d’avoir tripoté des biens de l’état.
C’est ce qui bloquerait la mise à disposition des fonds pour la réalisation des travaux dont le maître d’œuvre est la société chinoise CBITEC.
Des travaux dont la durée de réalisation est estimée à deux ans et demi.
Pendant que ce dossier connait un blocage, le département de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique est accusé de faire avaler des poires d’angoisse aux universités privées. Celles-ci n’en peuvent plus des retards de paiements des frais de bourses des étudiants affectés dans leurs différents départements par l’état guinéen.
Mamady Kéita