Les frais de carburant qui constituent un gros budget pour les membres du gouvernement ont été gelés depuis plusieurs mois par le président Alpha Condé. Cette décision qui fait râler dans les départements ministériels, aurait pour but dit-on, de réduire le train de vie de l’État, en vue d’être en conformité avec les recommandations du Fonds monétaire international (FMI).
Le président Alpha Condé a décidé de sevrer ses ministres des frais de carburant depuis plusieurs mois. Cette décision du chef de l’Etat obéirait à une orthodoxie financière dans le but de demeurer dans les bonnes grâces du FMI. Cela après que la Guinée ait réussi à conclure le 28 octobre 2016 la huitième et dernière revue de son programme économique appuyé par un accord au titre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC).
Cette mesure on se souvient avait permet de décaisser immédiatement environ 25,2 millions de dollars, portant le total des décaissements au titre de l’accord à environ 241,9 millions de dollars.
Les experts du Fonds avaient à cette occasion indiquée que l’économie guinéenne se redresse. Après deux années difficiles marquées par l’épidémie Ebola. Dans leur projection, ils avaient estimé alors la croissance économique à 5,2 pourcent pour 2016, et qu’à ce rythme les perspectives pour 2017 étaient bonnes.
Le fait de geler les frais de carburant des ministres dans le but de réduire le train de vie de l’Etat ne fait que déplacer le problème, si on ne s’attaque pas aux causes profondes de la mal gouvernance.
Car c’est un secret de polichinelle de dire que les finances de notre pays sont mal gérées. Les scandales de corruption qui sont fréquemment révélés dans les médias en sont une illustration. Malheureusement tout se termine en eau de boudin, vu que le président de la République est accusé à tort ou à raison de briller par un laxisme agaçant. Quand on sait que les vils personnages qui sont cités dans des affaires de corruption ne sont jamais inquiétés.
Comme pour dire qu’avec Alpha Condé la lutte contre l’impunité est une arlésienne.
En attendant, les ministres sevrés de frais de carburant attendent dans une impatience fébrile, la fin de cette « punition ».
Aliou Sow