La collaboration entre Paul Moussa Diawara, directeur général de l’Office guinéen de publicité (OGP) et le président du conseil d’administration de cet établissement public à caractère industriel (EPIC) sent le roussi. Il fallait s’attendre à ce climat empreint de relations exécrables entre ces deux hommes, autour de la gestion de la manne financière engrangée par l’OGP et qui se chiffrerait à plusieurs de francs guinéens par mois.
L’assemblée générale du RPG arc-en-ciel, qui s’est tenue le samedi dernier a été une occasion pour Sanoussi Bantama Sow de lancer des piques à certains alliés du parti au pouvoir, considérés comme des parias, à ses yeux. Ceux qui ont suivi le speech du ministre conseil à la présidence de la république ont fini par faire le lien entre ces propos et le différend qui l’oppose à Paul Moussa, directeur de l’OGP. Quand on sait que Paul est le leader du MPD, un allié de la majorité présidentiel, c’est comme si Bantama Sow tentait de le brocarder. Car en dénonçant une ‘’une 5ème colonne qui n’avait jamais milité pour la présidence du Pr Alpha Condé en 2010’’, qui vient profiter des retombées de ses mandats, Paul Moussa Diawara se retrouve dans la ligne de mire du ministre Sow.
Le même ministre conseil a tenu à avertir dans son intervention que ‘’les trois ans qui restent seront durs et la bataille sera rude. Moi Bantama n’ai pas d’adversaire au RPG arc-en-ciel. Je n’ai que des frères, des sœurs et des compagnons de lutte. Vous savez, la politique est complexe. Les gens savent que s’ils ne sont pas alliés au RPG, ils ne peuvent nous faire la guerre à plus forte raison nous déstabiliser. Il faut être en notre sein pour dire vive le RPG, vive Alpha Condé. Et quand nous tirons le parti devant, eux, ils le tirent derrière. C’est ça la cinquième colonne’’, a-t-il clamé.
Il s’est dit foncièrement opposé à la promotion et aux opportunités offertes à ceux qui ont rejoint le parti sur ‘’le tard.’’
Paul Moussa Diawara, qui était présent au siège du RPG au même moment, a tenu à dire son mot, pas à tribune, vu qu’il n’a pas eu l’occasion, mais au micro de quelques journalistes qui ont couvert l’événement. Comme réplique, il a dit : « moi je suis le fils de Balla Diawara qui a lutté avec le président Alpha Condé, que tous les Rpgistes connaissent. Le président Alpha Condé sait que je suis un fils du RPG qui vient de loin. Je suis un véritable soutien du RPG, et je suis venu ici pour réaffirmer la disponibilité de mon parti et son engagement au président de la République. »
Paul a promis de s’investir pour la victoire du parti au pouvoir partout en Guinée.
Cette sortie de Bantama Sow a été mal appréciée par la plupart des gens présents à cette réunion. A cette allure, il risque de se mettre à dos les jeunes, qui lui en veulent d’avoir selon eux été à la base du limogeage de M’Bany Sangaré, du poste de secrétaire général du département de la Jeunesse. Pour avoir rapporté au président Alpha Condé le fait que M’Bany était au cœur d’un scandale sexuel.
Il faut dire à propos du bras de fer entre Bantama Sow et Paul Moussa Diawara est une illustration des intrigues qui rythment la vie du palais sekhoutouréa. Puisque les germes des conflits partent généralement de là-bas. Avec des nominations qui n’obéissent qu’à des calculs politiques.
Ces deux cadres s’étripent pour le contrôle de la manne financière que génère l’OGP. Une vache laitière qui nourrit les convoitises.
Quant au discours prononcé par Bantama Sow lors de cette assemblée générale, sa teneur prouve à quel point le parti au pouvoir a du mal à s’ouvrir aux corps étrangers. Les alliés et autres militants adhérents y sont vus d’un mauvais œil. Comme s’ils étaient simplement venus profiter du régime. Cet ostracisme a provoqué le départ de certains alliés et non des moindres comme Dr Ousmane Kaba. Qui vient de lancer le PADES.
Dorénavant c’est Paul Moussa Diawara qui est dans la ligne de mire de certains faucons, proches du président, dont Bantama Sow en premier. Qu’il sache qu’aucun cadeau ne lui sera fait. Et que la moindre faute dans la gestion de l’OGP pourrait lui valoir des soucis. C’est ça la règle dans cette marre aux crocodiles. Dommage…
Aliou Sow