Censure

Discours de Sanaba Kaba à la 61ème session de la commission des Nations Unies sur la Condition de la Femme

Madame la Présidente ; Permettez-moi de vous adresser les chaleureuses félicitations de mon pays suite à votre élection comme Présidente de la 61ème session de la Commission de la condition des femmes. Ces félicitations s’adressent également aux autres membres du bureau auquel nous rassurons de notre plein appui.

Par la même occasion, ma délégation remercie le Secrétaire général pour son rapport détaillé et se réjouit des consultations régionales qui ont précédé cette session.

Avant d’apporter quelques remarques à titre national, ma délégation voudrait souscrire à la déclaration du Groupe Africain et celle du Groupe des 77 et la Chine.

Madame la Présidente ;

 La souffrance et le rôle des femmes ne sont plus à démontrer depuis les multiples crises politiques, économiques et environnementales qui secouent le monde en général et l’Afrique en particulier.

La Communauté internationale, à travers l’adoption d’ambitieux Programmes de développement ainsi que la signature d’importants Accords internationaux, affiche sa détermination à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et filles.

Le thème « construire des alliances pour la promotion de l’égalité et l’autonomisation des femmes dans le monde du travail en mutation »

doit nous donner les voies et moyens pour franchir les barrières socio-politiques et économiques auxquelles sont confrontés nos efforts de réalisation du bonheur inclusif des femmes.

Madame la Présidente ; 

La République de Guinée dont l’histoire et la population restent dominées par les femmes, se félicite d’avoir adopté à l’instar des autres pays, l’ensemble de ces instruments internationaux notamment les Programmes d’Actions de Beijing et d’Addis-Abeba, les Agendas de développement 2030 et 2063 des Nations Unies et de l’Union Africaine et l’Accord de Paris.

Toutefois, il convient de remarquer qu’en dépit du poids numérique des femmes et le rôle socio-économique qu’elles jouent en Guinée, celles-ci ne représentent que 22% dans la sphère d’emploi administratif et 11,5% dans l’emploi privé.

Le secteur agropastoral qui constitue l’un des piliers de l’économie nationale, emploie environ 80% des femmes comme aides agricoles et main d’œuvre familiale en milieu rural avec des revenus nettement inférieurs à ceux des hommes.

Dans les zones urbaines et semi urbaines, la grande majorité des femmes et filles sont confinées dans le secteur informel de petits commerces, de l’artisanat, de travailleuses de maison ou d’entretien et bien d’autres services substantiels peu rémunérés.

Soutenues par des coutumes et traditions discriminatoires, ces inégalités s’expliquent par les congés de maternité, le faible niveau de formation et autres facteurs sexistes qui empêchent le plein épanouissement économique des femmes.

Madame la Présidente,

L’avènement de la 3ème République a donné un regain d’espoir aux femmes avec l’implication personnelle du Chef de l’Etat qui a dédié son 2ème mandat aux femmes et jeunes guinéens.

Cette volonté du Président de la République se traduit par  de nombreux actes politiques et législatifs notamment la nomination de 7 femmes à d’importants postes ministériels, la mise en place des programmes spécifiques en faveur des femmes et filles  tel que le Programme de Modernisation et de Féminisation de l’Administration Guinéenne ainsi que l’amendement du code des investissements guinéen qui favorise l’esprit d’entreprise des femmes dans tous les domaines d’activités.

En outre, le Gouvernement a favorisé l’extension des activités génératrices de revenus des femmes, à travers son soutien aux filières du textile, de la   teinture, de la saponification, du traitement et de la vente des produits agricoles et halieutiques.

La mise en place des Mutuelles Financières des Femmes Africaines (MUFFA) dans les 5 communes de la Capitale et 27 Préfectures, la construction  et l’équipement de 12 Centres d’Appui à l’Autonomisation et à la Promotion des Femmes (CAPF) ainsi que la formation des femmes dans les secteurs d’emplois traditionnellement réservés aux hommes s’ajoutent à la liste des actions gouvernementales.

Madame la Présidente;

Aussi louables que soient ces efforts, le combat pour l’égalité des sexes dans le monde du travail reste un réel challenge pour de nombreux pays dont la République de Guinée.

C’est pourquoi, le Gouvernement guinéen, sous la clairvoyance du Chef de l’Etat, se fixe des objectifs spécifiques qu’il souhaite réaliser à court terme pour rendre le marché d’emploi plus accessible aux femmes avec un seul principe : « Travail égal, salaire égal » ou encore « compétence égale traitement égal ».

Ces objectifs sont entre autres, l’accès à la technologie et à l’éducation surtout en milieu rural ; la promotion des activités informelles pour accroitre les opportunités d’emplois ; la facilité de création des Groupements féminins au niveau communautaire ; l’amélioration de la santé ; l’élimination du harcèlement sexuel ; la promotion des femmes dans les structures syndicales et politiques ; l’adaptation du paysage juridique à la cause des femmes ; etc.

Madame la Présidente,

Je terminerai mon propos en exprimant toute la gratitude du Gouvernement guinéen à l’endroit de ses partenaires au développement, notamment l’UNICEF, le FNUAP et le PNUD pour leur coopération et soutien combien fructueux et indéfectible.

Je vous remercie. 

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