Censure

RPG: Quand la politique du ventre mine le parti

Le samedi dernier, l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale hebdomadaire du  RPG n’a pas eu lieu comme d’ordinaire. En effet, pour Ă©viter d’éventuels dĂ©bordements, les responsables du parti au pouvoir ont jugĂ© utile de sursoir Ă  toute rĂ©union, en attendant de taire les divergences qui ont Ă©tĂ© constatĂ©es ces derniers temps au sein de cette formation politique, minĂ©e par la politique du ventre.

Au RPG le moral semble en berne, comme le dĂ©montre ce report de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale hebdomadaire du parti, le samedi dernier. Les responsables de la formation politique ayant craint sans doute que les choses ne dĂ©gĂ©nĂšrent suite Ă  la tension provoquĂ©e par le discours de Sanoussy Bantama Sow, lors de la prĂ©cĂ©dente assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. Un Bantama Sow qui, il faut le rappeler s’était montrĂ© trĂšs acerbe vis-Ă -vis des alliĂ©s et de certains adhĂ©rents du parti, qu’il a qualifiĂ©s de 5Ăšme colonne.   Cette sortie n’est que la face visible de l’iceberg, dans cet ocĂ©an oĂč les cadres du parti s’étripent, pour des questions purement mercantiles. C’est du moins ce qu’affirment certains observateurs avisĂ©s pour qui le fait que le prĂ©sident Alpha CondĂ© s’obstine Ă  garder le parti sous sa coupe, histoire de mieux rĂ©genter les faits et gestes de ses militants et cadres, contribue Ă  saper le moral des troupes. Ces observateurs soupçonnent le chef de l’Etat d’exercer la politique du ventre, qui lui permet de tenir les gens en laisse. Fait ainsi fi de l’article Article 38 qui stipule : « la charge de prĂ©sident de la RĂ©publique est incompatible avec l’exercice de toute autre fonction publique ou privĂ©e, mĂȘme Ă©lective. Il doit, notamment, cesser d’exercer toutes responsabilitĂ©s au sein d’un parti politique. »

Mais tel ne semble pas ĂȘtre le cas pour le prĂ©sident de la RĂ©publique, qui s’invite frĂ©quemment au siĂšge du RPG, pour prĂ©sider des rĂ©unions. Des rĂ©unions qui se transforment en One man show pour le tribun qu’est Alpha CondĂ©.

Pour revenir au malaise qui sĂ©vit au sein du RPG, il faut reconnaĂźtre qu’il serait le fait d’une frustration qui commence Ă  gagner les rangs  de nombreux militants, qui ne profitent quasiment pas de la politique de rĂ©compense appliquĂ©e par le pouvoir.

Le congrĂšs du parti qui tarde Ă  se tenir en vue de permettre de doter le RPG de responsables lĂ©gitimes ne fait qu’en rajouter Ă  cette frustration.

Il faut rappeler que la fronde d’une bonne frange de la jeunesse qui avait secouĂ© le parti Ă  un moment donnĂ©, Ă©tait nĂ©e de ce malaise. Tout tournerait en effet autour du prĂ©sident, la coordinatrice Mme Nantou ChĂ©rif Ă©tant une simple potiche.

Pour sauver les meubles, des concertations seraient donc en cours au niveau du bureau politique national, ainsi qu’au niveau des sages et de la jeunesse du parti. Les femmes ne sont pas en reste dans ce conciliabule, dont le but serait de racoler les morceaux.

On s’attend Ă  ce que Bantama Sow et M’Bany SangarĂ©, deux cadres du parti qui sont en mauvaise intelligence, fassent la paix, pour une bonne harmonie au sein de la structure. En attendant au sein du parti, les jeunes –la plupart des anciens frondeurs-, ont optĂ© pour une nouvelle stratĂ©gie qui consiste Ă  soutenir celui qui met la main Ă  la poche. C’est peut-ĂȘtre une des raisons qui font que Bantama est lĂąchĂ© par eux. Parce qu’il n’a pas les moyens de se payer cette onĂ©reuse politique du ventre !

A l’allure oĂč vont les choses, le RPG pourrait difficilement survivre Ă  son leader historique Alpha CondĂ©.

le démocrate

Mamady Kéita