Mme Mama Kanny Diallo, ministre du Plan et de la coopération internationale n’a apparemment pas mis sa menace à exécution, en ce qui concerne le dossier portant sur les fonds de contrepartie japonais. Quand on sait que la soixantaine de milliards de francs guinéens dus à l’Etat guinéen par des opérateurs économiques n’auraient toujours pas été remboursés. Les menaces proférées par Mama Kanny, de saisir l’Agent judiciaire et de faire publier dans la presse la liste des créanciers seraient donc restés de simples menaces en l’air.
Il y a environ six mois, Mme le ministre du Plan et de la coopération internationale avait publié un communiqué dans lequel elle faisait cas de ses regrets face à la lenteur constatée dans ‘’le recouvrement des fonds de contrepartie du 8ème don hors projet japonais. Ce, malgré les rappels, écrits et communiqués radiodiffusés, certains opérateurs bénéficiaires de ce Don ne se sont toujours pas acquittés des montants dus.’’
Dans cette foulée, elle avait invité ‘’les opérateurs concernés à honorer leurs engagements contractuels au plus tard le 30 novembre 2016. Tout en ajoutant que passé ce délai, la liste de ceux qui ne se seront pas acquittés sera publiée dans les organes de presse et les dossiers transférés à l’Agent judiciaire de l’Etat aux fins de recouvrement.’’
Mais voilà que près de six mois après la publication de ce communiqué, c’est quasiment silence radio autour de ces fonds que des opérateurs économiques ont engloutis. Il y en a même qui ont préféré bâtir des villas cossues, pendant qu’ils refusent de s’acquitter de leur ardoise auprès de l’Etat. Preuve que l’impunité fait pousser des ailes à des margoulins qui entendent bien profiter du système.
Face à l’omerta qui entoure dorénavant le recouvrement de ces créances, certaines indiscrétions soupçonnent une immixtion du palais. Quand on sait que le gros des opérateurs économiques véreux bénéficie de la protection de barons hauts perchés, comme dans tout système de prébende.
A noter qu’au moment où le ministre de la Coopération publiait son fameux communiqué, environ 19 milliards de francs guinéens des montants dus avaient été remboursés.
Pour finir, il faut rappeler que les fonds de contrepartie servent à acheter des produits, notamment des vivres et parfois du ciment, qui sont revendus sur le marché guinéen. Les fonds générés par cette vente servent ensuite à financer des projets dans le cadre de la coopération bilatérale entre la Guinée et le Japon.