De nombreux Conakryka se réjouissent du fait que ces premières grandes pluies contre-saisonnières apportent une petite fraîcheur, pour adoucir un mois de mars plus qu’étouffant. La fraîcheur matinale est donc la seule chose gagnée des pluies du petit matin de ce 30 mars. Le reste est puant, insalubre, dégoûtant, pas du tout hygiénique !
Ce matin, des rues de Conakry sont jonchées de vomissures des caniveaux qui ne sont pas réellement curés depuis que le président Condé est élu en 2010. Ailleurs, ces rues sont couvertes d’eaux usées qui se fraient des chemins dans les quartiers, quitte à submerger des maisons. Une femme, devant sa cour, serait déjà emportée par les eaux, à Kobaya, en haute banlieue de Conakry.
Diantre ! Qu’est-ce qu’il est incapable de régler le problème d’assainissement de Conakry, le président Alpha Condé ! Comme dans une quadrature du cercle. Il essaye tout sans jamais rien faire profondément. Des missions dépêchées au Maroc, aux USA, en Italie, que sais-je encore, pour ‘‘s’inspirer des modèles’’. Et puis, rien.
En réalité, ‘‘il faut professionnaliser maintenant. Il faut recruter une entreprise professionnelle qui va ramasser les ordures dans la rue, comme ça se fait à travers toutes les villes. Le problème, il faudrait qu’au niveau du Gouvernorat de Conakry, les gens sachent qu’ils doivent contribuer au payement de cette entreprise. Dans toutes les capitales du monde, l’Etat n’intervient pas dans le fonctionnement d’un service de propreté, l’Etat apporte les investissements ponctuels, il investit, c’est terminé. L’exploitation, c’est les collectivités qui la font, c’est la seule façon de rendre les investissements durables’’, nous disait Mody Mahy Barry, spécialiste de l’assainissement, dans une interview qu’il nous accordait, il y a quelques temps.
Dans la même interview, le spécialiste nous annonçait une Agence nationale d’assainissement et de salubrité publique qui ‘‘aura pour mission essentielle la régulation du système de propreté’’.
Cette agence est créée en décembre dernier, ses responsables nommés. Mais ses actions sur le terrain se font encore désirer.
A la veille de la saison des pluies, si rien n’est fait, il va sans dire qu’on ne pourrait éviter la catastrophe pour Conakry. Les pluies d’aujourd’hui donnent des prémisses.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com