Le rapport produit dans le cadre de la réforme engagée dans le secteur de l’éducation continue de défrayer la chronique dans la cité. Certains observateurs pensent que cette réforme ne produira pas les résultats escomptés, par manque de volonté politique de la part des décideurs.
Il y a d’abord deux postulats sur lesquels tout le monde est d’accord : primo l’éducation est la base du développement d’un pays parce que c’est elle qui forme et éduque les acteurs du développement. Secundo le système éducatif guinéen ne cesse de péricliter depuis la fameuse révolution culturelle socialiste de l’ère du PDG-RDA.
Pour renverser la vapeur on n’arrête pas d’échafauder des plans de réforme, et ce depuis la
fin du premier régime en 1984. Un plan succède à un autre mais rien de fondamental ne bouge dans le secteur. Le gros problème qui se pose dans ce domaine comme dans tous les autres domaines d’activités de la Guinée, c’est essentiellement le manque de volonté politique.
En fait du général Lansana Conté au professeur Alpha Condé, la malgouvernance ne permet pas d’engager et de réussir quoique ce soit. Pour cause les gouvernements pléthoriques, les
scandales financiers à n’en pas finir, la corruption et l’impunité règnent en maîtres.
Dans ce contexte, parler de reforme dans quelque secteur que ce soit revient à jeter de la
poudre aux yeux du peuple. Mieux vaut arrêter de discuter avec passion ou de s’invectiver
autour d’un projet de reforme qui n’ira nulle part que de s’ajouter aux projets précédents qui
dorment dans les tiroirs des ministères ou de la présidence. La seule chose qui vaille d’être
menée est d’engager une réforme au sommet de l’Etat, c’est -à- dire doter l’Etat d’un
Leadership crédible.
En attendant le secteur privé de l’enseignement supérieur en Guinée peut continuer de
s’engraisser sur le dos de l’Etat. Ce n’est pas pour rien que les acteurs dudit secteur se battent becs et ongles pour le maintien du statuquo. Le régime d’Alpha réussira – t-il à y mettre de l’ordre, j’en doute fort ?
Walaoulou BILIVOGUI