L’Union des forces du changement a tenu son assemblée générale hebdomadaire le samedi 1er avril dernier à son siège à Taouyah, sous la présidence de son président Aboubacar Sylla. Lors de cette rencontre, plusieurs sujets ont été abordés par le président de l’UFC, notamment le dossier du 28 septembre, l’accord du 12 octobre 2016 ainsi que la marche projetée par l’opposition pour protester contre l’impunité.
Aboubacar Sylla est l’un des leaders politiques qui étaient présents le 28 septembre 2009 au stade éponyme. Face à ses militants, le leader de l’UFC a relaté sa version des faits sur cet événement douloureux. Quant au rôle joué par Toumba Diakité dans cet événement, Aboubacar Sylla contrairement à certains leaders politiques, a été agressé selon lui par Toumba et ses hommes. « J’entends certains dire que Toumba a aidé les opposants, moi je n’en sais rien. Moi je sais que c’est lui qui nous a interpellés, qui nous a arrêtés de manière violente », a-t-il indiqué. Cependant, l’arrestation de Toumba Diakité, seul réjouit peu Aboubacar Sylla.
« Nous ne comprenons pas que M. Toumba soit ramené en Guinée et que M. Dadis Camara qui veut rentrer, qu’on lui refuse de venir se mettre à la disposition de la justice, en même temps que des personnes inculpées occupent des fonctions au niveau de l’État », a-t-il déploré. Dans la même lancée, le président de l’UFC a estimé que s’il y avait un minimum de volonté politique, le jugement aurait déjà lieu.
« Il n’y a aucune volonté politique pour connaître la vérité dans cette affaire. C’est pour ça que j’avais dit c’était mieux de transférer ce dossier à la CPI à l’époque. Parce qu’en 7 ans on ne peut pas dire qu’une opération de maintien d’ordre qui a dégénéré ne peut pas faire l’objet d’une procédure judiciaire. Il y a eu trop de torts faits aux autres», car selon lui, « c’est ce qui suit le pays. C’est tous ces malheurs, ces péchés, qui s’accumulent au fil des ans, c’est pour tout cela peut être que la Guinée a du mal à avancer ». Parlant des récentes sorties du ministre de la Justice concernant ce dossier, Aboubacar Sylla prône la séparation des pouvoirs. « Nous préférons entendre le procureur en charge de cette affaire que le ministre de la Justice. Il est de l’exécutif, or cette affaire est confiée au système judiciaire. Au nom de la séparation des pouvoirs, il doit prendre ses distances », a-t-il sollicité.
Et l’ancien ministre de la Communication d’ajouter ceci ‘’si le procès ne se tient pas en 2017, il faudrait que tous les citoyens se lèvent pour que cette affaire soit transférée au niveau de la CPI.’’ Dans son allocution, le président de l’UFC a déploré aussi la falsification de l’histoire des combats politiques dans ce pays.
« L’UFC a joué un rôle central dans l’opposition. On a été à un moment donné les seuls qui représentaient les forces vives. Mais en Guinée on n’a la mémoire courte, c’est un pays d’imposteurs. Chacun se fait passer pour ce qu’il n’est pas et les vrais acteurs, on les oublie.»
Par ailleurs, Aboubacar Sylla s’est prononcé sur le retard de la mise en œuvre de l’accord politique paraphé le 12 octobre dernier. Selon lui ‘’l’accord encore une fois est toujours au point mort. Le comité de suivi depuis plus d’un mois ne se réunit pas.’’ Pour le président de l’UFC, Alpha Condé ‘’s’est rendu compte qu’on est arrivé à un accord qui n’est pas bon pour eux. Parce que cet accord garantit la transparence au niveau des élections à venir. Mais nous n’accepterons pas. Il faut que cet accord soit appliqué. Donc nous allons continuer à se battre pour ça’’, a-t-il prévenu.
Il faut signaler qu’une manifestation pourrait être organisée avant la fin du mois d’avril pour protester contre l’impunité, d’après Aboubacar Sylla.
Sadjo Diallo et Jean Tibby