C’est sous la présidence d’honneur de la ministre des Affaires étrangères, Makalé Camara que l’organisation internationale pour les migrations (OIM) a signé, ce mardi 4 avril 2017, un accord avec l’Union européenne portant sur le financement de la mise en œuvre d’un certain nombre de projets pour migrants. Montant de l’accord ? 54 milliards GNF.
Ces fonds visent à faciliter la réintégration de deux mille migrants guinéens retournés au bercail afin de leur donner les outils et les moyens de continuer une vie décente sur leur territoire. D’après Madame Fatou N’diaye Diallo, chef mission O.I.M, les projets générateurs de revenus à base communautaire seront privilégiés : ‘’Des projets collectifs qui regrouperaient non seulement ces migrants retournés et les potentiels jeunes qui ambitionnent d’immigrer alors que la migration régulière est devenue insensée. C’est un mythe maintenant parce que ce que les gens cherchaient n’existe plus. Même en Europe on attend qu’il y a du chômage et tous les problèmes qu’on retrouve ici. Donc l’idée maintenant c’est d’aller vers un développement durable pour leur montrer qu’ils peuvent réussir chez eux’’ a-t-elle assuré dans les locaux du ministère des affaires étrangères.
Poursuivant sa communication, Madame Fatou N’diaye Diallo, indique qu’au moment de la signature de cet accord, la Guinée est le pays subsaharien où le taux de migrants sur les côtes Italiennes est le plus élevé.
‘‘16 mille Guinéens arrivés sur les côtes libyennes au cours de 2016’’
Parmi les pays sub-sahariens où le plus de citoyens migrent vers les côtes libyennes, la Guinée se trouve à la tête de peloton. Pour sa part, Montesi Carla, directrice de la coordination au développement pour l’Afrique de l’ouest et centrale de la Commission européenne de préciser que nombreux sont les Guinéens ayant pris la route dans de nombreux pays notamment africains et vers l’Europe. ‘’Nous avons aujourd’hui plus de seize mille Guinéens qui sont arrivés aux côtes libyennes parmi lesquels, des enfants. La plupart d’entre eux se sont endettés et pris des risques importants en traversant les déserts ainsi que la mer et y laissent parfois leur vie. Aujourd’hui encore, nombreux sont ceux qui sont en route vers le Niger pour rejoindre la Libye et qui n’ont plus les moyens de continuer leur trajet. Ils font face à une exploitation de la part des trafiquants illégaux’’, a-t-elle déploré, rappelant que les migrants qui arrivent en Europe disent le plus souvent être victimes d’exploitation et d’actes de violences.
Elle note par ailleurs que la Guinée est bénéficiaire aujourd’hui d’un nouveau fond fiduciaire pour lutter contre les causes profondes de migrations. Face à cette action salvatrice de l’union européenne qui lutte contre l’immigration clandestine partout en Afrique, Makalé Camara, la ministre des Affaires étrangères a estimé que ces fonds permettront ‘‘à retenir nos jeunes migrants chez soi’’ Et de convier les Guinéens à ‘‘rentrer de l’étranger et qui ont des projets à financer, qu’ils puissent les faire et les apporter à l’organisation internationale pour les migrations. Pour voir dans quelle mesure on peut les assister à les mettre en œuvre’’.
Ismaël Sylla pour Guinee7.com