Le tribunal de première instance de Dixinn a renvoyé de nouveau le procès opposant Thierno Mamadou Bah, ancien journaliste, à l’homme d’affaires, Kerfala Person Camara, au 13 avril 2017 après une heure et demie de la réouverture de l’audience. Pour les raisons identiques au premier motif du rejet : il y a trop de dossiers inscrits au rôle, selon le président du tribunal.
A peu près trois minutes après la réouverture de l’audience, Thierno Mamadou Bah se prêtant aux questions des avocats de la partie civile reconnait avoir dit à l’homme d’affaires de ‘’ trouver quelque chose de consistant pour faire revenir le journaliste dans notre camp ’’. Mais réfutait toute interprétation que les avocats de la partie civile tentaient de coller à ses dires : ‘‘si c’était un problème d’argent, je le lui aurais réclamé beaucoup. Mais comme il s’agit là d’un document de très compromettant, c’est raison pour laquelle je lui ai écrit, histoire de l’informer que j’avais quelque chose de consistant contre lui ‘’, a indiqué l’ancien journaliste devenu politicien.
Et de lancer droit dans ses bottes : ‘’ je ne me reproche de rien. J’avais juste voulu aider un ami qui s’est retourné contre moi. Le journaliste n’a voulu de rien. ‘’
L’identité du journaliste qui aurait le ‘‘dossier compromettant’’ n’a pas été révélée. Mais ‘’il n’y a plus de tabou dans cette affaire. Le journaliste apparaitra à la demande de monsieur le procureur’’, a rassuré Me Bea, avocat de Thierno Mamadou.
Cependant pour la partie civile, réclamer ‘‘quelque chose de consistant’’ à une personnalité est forcément lié à l’argent. Me Pépé Antoine Lamah, un des avocats de la partie civile, croit que la phrase employée par l’ancien journaliste parle d’elle-même : ‘’ trouver quelque chose de consistant pour le faire venir dans notre camp ne s’apparente à autre chose que de l’argent. Cela s’assimile au délit de tentative de chantage ; d’escroquerie et de diffamation’’, a précisé l’avocat.
Avant d’estimer que ‘‘les débats tels qu’ils se sont déroulés ici, ont démontré à suffisance que le journaliste dont on parle n’existe pas ; le fichier dont on parle n’existe pas. Ce qui veut dire que Thierno Mamadou Bah était dans un projet de miroiter l’existence d’une chose qui serait nuisible à l’image ainsi qu’à la crédibilité de M. Kerfala Person Camara pour soutirer de l’argent à ce dernier. Chose qui n’a pas marché parce que l’homme d’affaire étant sûr de lui-même avait tout de suite répondu à Thierno en l’intimant de le publier’’.
Rendez-vous le 13 avril pour la suite.
Ismaël Sylla pour Guinee7.com