Lors de la conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique, le mercredi 29 mars 2016, Alpha Condé déclare que « la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a beaucoup avancé dans le domaine de l’intégration économique. Par contre la CEDEAO reste très en retard sur l’intégration politique. Ce retard est dû notamment par ce que nous ‘africains’ sommes encore trop attachés à la puissance coloniale. Il faut couper le cordon ombilical ». Ainsi, il reconnaît que les pays francophones ont le complexe de faire confiance aux hommes d’affaires africains contrairement aux anglophones qui ont beaucoup avancé. Pourtant, actuellement M. Alpha Condé se trouve dans les couloirs de l’Elysée. M. Alpha Condé est l’incarnation du populisme qui cause du tort à tout un peuple, voir lien de l’article dont le titre est de l’opposant historique à la dérive autoritaire et populiste de M. Alpha Condé : .
MM. Alpha Condé et François Hollande sont tous membres de l’internationale socialiste. Ils ont en commun d’avoir rencontré de petit monde de leaders politiques proche de l’internationale socialiste. Certains opposants de l’internationale socialiste sont aujourd’hui au pouvoir : le Nigérien Mahamadou Issoufou, le Malien Ibrahim Boubacar Keita (IBK) et le guinéen Alpha Condé.
Aujourd’hui, c’est avec M. Alpha Condé que les liens de vielle camaraderie socialiste de François Hollande paraissent les plus forts. D’ailleurs, après la victoire de Hollande en 2012, M. Alpha Condé s’en félicite publiquement lors de la rencontre avec la communauté guinéenne de France dans un grand hôtel parisien. Il déclare tout de go : « depuis que Sarkozy est parti, je dors bien, voire même très bien, mon médecin peut le confirmer ». Depuis mai 2012, Hollande et Condé s’envoient des SMS sur leurs numéros de téléphone portable « historiques » – ceux d’avant leur arrivée au pouvoir.
Certes, aucune nation ne peut y arriver seule, il faut des accords de coopération avec les autres nations y compris la France qui est et qui demeure un partenaire privilégié pour la Guinée. Par contre cette coopération doit respecter un cadre légal notamment un appel d’offre internationale en privilégiant ainsi la compétence qu’à la connaissance. M. Alpha Condé n’accorde de marché qu’à ces connaissances au détriment de la compétence et de l’intérêt national appelé ainsi de marché de gré à gré reconnu même par son gouvernement.
François Hollande va bientôt quitter le pouvoir, il (F. Hollande) cherche lieu d’atterrissage, la Guinée pourrait être le bon endroit puisque le pays a de ressources (bauxites, diamants, or, manganèse…) en échange de ces réseaux au profit de M. Alpha Condé. Par contre, une partie du peuple n’est pas au courant de l’enjeu et continue à applaudir. La délégation de la mouvance pour rencontrer F. Hollande était d’une 100taine de personnes, l’argent du transport, les frais d’hôtels viennent des caisses de l’Etat, on pourrait réduire ce nombre à une 10zaine pouvant ainsi réduire les dépenses de l’Etat pour équiper les hôpitaux en matériaux, accompagner les enseignants qui étaient tout récemment en grève. Pourtant huit (8) élèves et étudiants sont tués par de tirs à balles réelles lors d’une manifestation pour la réouverture des classes. Plus de quatre-vingt (80) manifestants de l’opposition sont tués pour le simple fait d’avoir demandé l’organisation des élections à des dates précises comme prévue par la constitution. Aucune enquête n’a été diligentée pour situer les responsabilités. Il ne fait aucun doute qu’Alpha Condé use et abuse de cette proximité « hollandiste » afin de frauder aux élections en toute impunité, sans encourir le moindre reproche de la communauté internationale.
Il n’y a pas de complaisance de la part de François Hollande à l’égard d’Alpha Condé. C’est pour cela il (F. Hollande) affirme que « la France n’intervient pas pour faire infléchir ou faire changer des règles politiques ou des régimes électoraux ». A chacun d’y voir clair et interpréter cette phrase, surtout qu’il y a une volonté affichée de certains administrateurs (directeur général de la police Bangaly Kourouma, Bantama Sow du RPG) de lancer la sirène révisionniste de la constitution. Mais, il faut rappeler que la Guinée ne ressemble pas au Congo Brazza, encore moins le Gabon. Le moment venu, tout le peuple se lèvera pour dire « ça suffit, on n’en peut plus ». Nous en avons l’expérience avec le NON à la colonisation en 1958, en janvier-février 2007 pour protester contre la cherté de la vie, le 28 septembre 2009 pour empêcher la junte militaire de s’éterniser au pouvoir.
Pourtant à chaque fois, des informations sont parvenues à F. Hollande par un de ces avocats depuis 1990 – Jean-Paul Benoît – n’hésite pas à interpeller publiquement le président français sur sa relation avec le président guinéen. Alors que des manifestations sont réprimées dans le sang en Guinée depuis son arrivé au pouvoir en 2010 et que les défenseurs des droits de l’homme s’insurgent, cet intime de Hollande publie dans le Monde une tribune intitulée « Guinée : Redoubler d’effort pour éviter le chaos ». Puis, après avoir plaidé pour une médiation internationale, Maître Benoît écrit : « Il incombe au président de la République, François Hollande, fort de son amitié ancienne avec M. Alpha Condé forgée notamment au sein de l’Internationale socialiste de veiller à ce que la situation sur place ne s’aggrave pas ».
Abdoulaye Bah – France