Ce lundi 8 mai 2017, le collectif des avocats assurant la défense de Aboubacar Sidiki Diakité alias « Toumba » a annoncé au cours d’un point de presse la suspension de son activité pour la défense du détenu, estimant que le dossier stagne par manque de bonne volonté politique de l’exécutif. Ils disent aussi que les conditions de détention de leur client se détériorent.
Le dossier stagne.
L’évolution du dossier d’Aboubacar Sidiki Diakité alias « Toumba » n’exhorte plus ses avocats à poursuivre leur combat. Inculpé dans le dossier du massacre du 28 septembre, Toumba Diakité reste désormais sans avocats pour assurer sa défense.
Pour Me Aboubacar Sylla, un des avocats, ‘‘la raison d’être d’un avocat dans un dossier c’est de faire évoluer la procédure. Mais en l’état actuel, cette procédure n’avance pas. Les demandes qui sont introduites par la défense ne sont pas examinées. Qu’elle est alors la raison d’être des avocats de la défense ? Notre souci c’est de faire en sorte que cette procédure avance pour qu’il puisse y avoir un procès. Il faut éviter de cautionner une parodie. C’est pourquoi la défense prend ses responsabilités dores et déjà pour que l’opinion nationale et internationale soient mises à témoin pour savoir que le dossier n’avance pas. Puisque le dossier n’avance pas nous n’avons plus le droit d’être là-bas. Et les droits les plus élémentaires de notre client ne sont pas reconnus. Donc en tant qu’avocat nous devons suspendre notre assistance au client Toumba Diakité’’, a dit Me Sylla devant les journalistes dans la salle, Mohamed Koula Diallo.
Conditions de détention inhumaines
Pour les avocats de Toumba, les conditions de détention de leur client sont inhumaines. Et accusent l’exécutif de ne pas vouloir lui offrir un cadre de détention décent.
Me Paul Yomba Kourouma, un des avocats, fait savoir que ‘‘Toumba vit un isolement qui ne dit son nom, il ne peut voir que sa sœur et son père, Il ne peut voir ses amitiés et se trouve dans la solitude avec une garde spéciale indépendante de la garde ordinaire et dans un milieu que nous avons toujours décrit très surchauffé. Toumba a réclamé des droits, des commodités qui lui ont d’ailleurs été promis par l’Etat qui n’a pas manqué de venir faire l’inventaire des besoins à maintes reprises. Toumba ne peut à ce jour recevoir ses avocats pour travailler sur son dossier’’, a-t-il regretté.
Nous n’avons rien demandé aux autorités qui est difficile à réaliser
Me Alseny Sylla, de renchérir : ‘‘nous avons demandé quoi ? Très simple ! D’humaniser le cadre de vie de notre client, Toumba. Nous avons souvent rappelé, sa cellule ressemble à une cuisine. Le matin à partir de 08 h vous ne pouvez pas vous y maintenir sur place. Nous les avocats qui avions été courageux pour faire 10 à 15 dans sa cellule de détention, la sueur coulait. Vous n’avez pas de chaises et quand vous venez c’est un combat pour pouvoir vous trouver deux à trois chaises pour que vous vous entreteniez avec votre client’’, a-t-il relaté en estimant que leur client est discriminé.
‘‘Lorsqu’on vous refuse le droit le plus élémentaire, le droit de faire du sport, le droit de visite, l’humanisation de son cadre de vie, la liberté provisoire à défaut son transfèrement dans un autre lieu. Là au moins ce n’est pas une liberté mais il va jouir des commodités. Nous n’avons rien demandé aux autorités qui est difficile à réaliser’’, estime l’avocat.
Ismaël Sylla pour Guinee7.com