Le Petit Musée en collaboration avec la BICIGUI, a annoncé lors d’une conférence de presse, la 4è édition du Trophée protecteur des Arts et de la Culture de Guinée-Bicigui ami des arts qui se tiendra le 25 mai prochain à Conakry.
Le thème choisi pour cette 4è édition du Trophée protecteur des Arts et Cultures de Guinée (TPAC) est ‘‘LANTAN’’, présenté comme une pratique ancestrale populaire qui a disparu. A travers cette édition, le Petit Musée, structure organisatrice de TPAC entend réhabiliter cette valeur méconnue par nombre de générations en Guinée.
Pour matérialiser cette réalité du passé, quatre œuvres d’arts, représentant chacune une des régions naturelles de la Guinée par une figure emblématique, sont confectionnées par une vingtaine de compétiteurs qui sont repartis en quatre groupes artistiques. Et ces objets d’arts encerclés à l’intérieur par des fils électriques qui les illuminent pendant la nuit, seront présentés à l’occasion de la cérémonie de remise des trophées de la 4è édition du Trophée protecteur des Art et Culture de Guinée.
Selon la structure organisatrice, la cagnotte de cette 4è édition de TPAC est estimée à 30 millions de francs guinéens dont 15 millions pour le groupe qui remportera le premier prix.
Mais c’est quoi Lantan ? Raliatou Fifi Tamsir Niane, fondatrice du Petit Musée, initiatrice du Trophée protecteur des Art et Culture de Guinée, rappelle : ‘’Le Lantan est un objet culturel populaire qu’on retrouvait dans les quartiers et qui provoquait pendant un beau temps une véritable émulation. Parce que chacun concourait pour son quartier dans le temps pour faire le plus bel objet. C’est cet objet qu’on appelle ‘Lantan’ qui vient du mot lanterne. C’est un objet qu’on illumine à l’intérieur par un procédé de bougie ou autres, il était éclairé la nuit pour le grand plaisir de tout le monde’’, a-t-elle détaillé.
Le Sosso Balla, une des figures emblématiques de la Guinée, sera présenté comme objet d’art symbolisant la Haute Guinée, la pirogue pour la Basse Guinée, la Dame du Mali pour la Moyenne Guinée et un arbre géant pour la Guinée forestière.
Justifiant le choix de chacune de ces figures emblématiques, Raliatou Fifi Tamsir Niane a fait savoir qu’il s’agit de donner à chaque région un trésor à préserver.
‘’La grande richesse de la Guinée Maritime, c’est la mer et tous ses produits agricoles. Tous les métiers qui en découlent qu’il soit terrestre ou maritime, la terre et la mer sont en étroite fusion, si puis-je le dire ainsi. Donc, c’est des agriculteurs de temps en temps qui mettent de côté la terre pour faire de la pèche. Donc c’est une pirogue qui représentera cette région. Au compte de la Moyenne Guinée, l’étrange objet que le mont Loura porte est extraordinaire. Donc nous avons pensé que la Dame de Mali peut aussi dignement représenter cette partie de la Guinée. Pour la Haute Guinée c’est le Sosso Balla qui a huit siècles aujourd’hui et qui est a préservé parce qu’il appartient au patrimoine de l’humanité. Le Sosso Balla symbolise la musique apportée au monde par la Haute Guinée. Parce que Sosso Balla a été classé au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO. Donc c’est un objet pour nous qui symbolise honorablement la Guinée et véritablement la Haute Guinée. Pour la Forêt, nous leur avons donné le thème de la canopée. C’est-à-dire, cet univers qui existe au-dessus de la couche supérieure de la forêt. Le thème était donc de représenter un arbre emblématique avec des trésors vivants qui sont à l’intérieur tel que le crapaud vivipare, des singes, etc.’’, a expliqué Raliatou.
Daouda Tamsir Niane, directeur du Petit Musée, a fait comprendre lors de son intervention que la réhabilitation de ce patrimoine culturel guinéen le ‘‘Lantan’’ est importante. ‘‘C’est pour cela que nous avons pris contact avec les artistes qui ont accompagné le Petit Musée lors des trois précédentes éditions et qui sont donc venus constituer les ateliers pour travailler sur les thèmes que nous leur avons donnés. Il y a quatre régions naturelles qui sont représentées par chacun des tableaux. Donc, tous ces quatre tableaux sont des héritages que nous avons reçus naturellement ou encore par l’histoire. Nous tenons à les faire revivre à travers les Lantans’’, a précisé Daouda Niane.
Ismaël Sylla pour Guinee7.com