Le comité de suivi de l’accord du 12 octobre 2016 s’était réuni le vendredi 26 mai dernier pour faire le feedback de ses activités. A la sortie de cette plénière, les différentes parties ont réitéré leur engagement à suivre le processus d’application de l’accord. Par ailleurs, l’opposition a fait cas de son inquiétude quant à la volonté de la CENI de participer à ces travaux. Pour maints observateurs, la reprise de ces réunions du comité de suivi est consécutive aux menaces de l’opposition.
Après trois mois de trêve, le comité de suivi de l’accord politique du 12 octobre 2016 a finalement repris ses activités. En présence de toutes les parties prenantes, plusieurs sujets ont été débattus, dont le refus de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) à participer aux travaux du comité. Selon le député de l’UFDG de Labé, Cellou Baldé, le retard de la promulgation du code électoral est un coup dur qui est en train de compromettre la mise en œuvre de l’accord, notamment en ce qui concerne l’organisation des élections locales.
« L’espoir de tout le peuple Guinée est suspendu à la mise en œuvre de l’accord politique. Le code électoral a été adopté par l’Assemblée nationale. Il attend d’être vérifié par la cour constitutionnelle par rapport à la conformité constitutionnelle, et quand il est promulgué, ça va nous aider à avancer dans la mesure où la CENI aujourd’hui avance comme argument la non-promulgation du code électoral. La CENI dit qu’elle n’a pas de base juridique pour produire un chronogramme. Même si nous ne sommes pas d’accord, je crois que si ce code est promulgué par le président de la République, la CENI n’aura pas de faux-fuyant pour ne pas participer aux activités du comité de suivi et nous produire un chronogramme pour les élections locales », a-t-il indiqué.
De son côté, le président du cadre de dialogue, le général Bouréma Condé parle d’une avancée significative sur ce point. « Nous avons des avancées très significatives par rapport au contenu des accords politiques. Le fichier qui devrait être audité par la CENI, les travaux préparatoires sont terminés. Il reste le recrutement de l’opérateur d’audit pour ce travail. Nous avons fait passer le code électoral devant l’Assemblée où il a été validé. Il est aujourd’hui sur la table de la cour constitutionnelle pour la dernière validation », a-t-il souligné.
Par ailleurs, le comité de suivi a abordé la question de l’indemnisation des victimes de pillages. Pour le ministre de l’Administration du territoire, ce dossier est en bonne voie. « Le recensement des personnes à indemniser fait un très bon chemin. Nos honorables députés présents au sein du comité de suivi, siégeant à l’Assemblée nationale ont œuvré à l’inscription effective du budget. Pour cette indemnisation, les listes sont aujourd’hui partielles et établies. Autant de choses qui sont déjà faites et de la très bonne manière», laisse-t-il entendre.
La réouverture de ce cadre de dialogue survient au moment où l’opposition menace de battre le pavé après le mois de Ramadan. Des menaces qui commencent sans doute à produire l’effet escompté…
Sadjo Diallo (Le Démocrate)