Parler du Hadj, câest parler dâun sujet sensible, vu quâil touche une corde tout aussi sensible de la sociĂ©tĂ©, la religion. Mais comment fermer les yeux sur des problĂšmes et autres difficultĂ©s, qui font penser Ă de lâarnaque, que vivent certains fidĂšles musulmans candidats au pĂšlerinage ? Lâintention par le prĂ©sent article nâest pas de jeter de lâhuile sur le feu, mais dâattirer lâattention des premiers responsables de la communautĂ© musulmane et du pays afin quâils veillent au grain.
Avec le nombre de plus en plus élevé de pÚlerins musulmans qui partent de la Guinée pour La Mecque, en Arabie Saoudite, se développe une activité, celle des «démarcheurs» du Hadj.
En effet, reprĂ©sentants dâagences de voyage ou de compagnies de transport (strictement créées pour la circonstance), dĂšs la fin de la cĂ©lĂ©bration du Ramadan (deux mois avant le Hadj) prennent dâassaut les campagnes et les villes du pays. Objectifs, inonder les fidĂšles de mirifiques propositions de « Hadj complet » au meilleur prix. Tout est soi-disant garanti : voyage aller-retour, transferts intĂ©rieurs, hĂ©bergements Ă lâhĂŽtel, restauration⊠En somme, le pĂšlerin sera aux bons soins de personnes qui «se sacrifieront» pour lui rendre les choses trĂšs agrĂ©ables. Comme si rien de mercantile ne se cachait derriĂšre une telle offre de sollicitude. La rĂ©alitĂ© cependant sera tout autre. La preuve, chaque annĂ©e les frustrations et les mĂ©contentements sont lĂ©gions. Si ce nâest pas le transport des pĂšlerins qui pose problĂšme, câest le logement, etc.
On se dispute la manne !
Ne faut-il pas croire que certains font de lâorganisation du Hadj un business ? On est en tout cas mĂ©moratif de ces combats acharnĂ©s qui ont mis aux prises ses organisateurs dont certains ont Ă©tĂ© indĂ©licats dans la manipulation des sommes Ă eux versĂ©es. Ce qui dâailleurs a amenĂ© lâEtat par lâentremise du dĂ©partement chargĂ© des affaires religieuses Ă se saisir de cette organisation afin dây mettre de lâordre. Les choses sont-elles revenues Ă la normale ?
Les candidats au Hadj sont de plus en plus nombreux et la concurrence aidant, les offres de services aussi nombreuses que diversifiĂ©es. DâoĂč les risques de voir opĂ©rer dans le «secteur» des personnages douteux animĂ©s par lâappĂąt du gain plutĂŽt que par le dĂ©sir dâaider des co-religionnaires ou dâexercer dans les normes de lâart, leur profession.
Chaque annĂ©e, nonobstant les prĂ©cautions et les mises en garde de la ligue islamique, ils sont nombreux des fidĂšles qui se font arnaquer. Surtout que tout est payĂ© dâavance et que toute voie de recours semble difficile pour des pĂšlerins dans leur majoritĂ© analphabĂštes.
Il faut dire que tels des vautours suivant une proie espĂ©rant sâempiffrer, certaines personnes cĂŽtoient les pĂšlerins mais nâont rien Ă voir avec les organisateurs, juste pour les gruger. Ainsi en est-il de lâargent du mouton qui une fois sur place doit ĂȘtre versĂ© mais finit plutĂŽt dans leurs poches car par des subterfuges, ils ont pu sâen approprier. Que dire de ceux qui profitent de lâaubaine quâoffre cette pĂ©riode de Hadj pour «sâengouffrer» dans la liste des pĂšlerins afin dâaller en Arabie Saoudite pour des affaires. Ces genres de fidĂšles Ă©galement deviennent de plus en plus nombreux chaque annĂ©e et la communautĂ© musulmane doit ouvrir lâoeil et le bon.
Abdoulaye Sankara pour guinee7.com