Sous prétexte que l’usine d’alumine de Fria et toutes les autres infrastructures connexes lui ont été vendues par le régime de Lansana Conté, Rusal, la russe de l’aluminium refuse à Alpha Condé la co-utilisation du chemin de fer pour un peu plus d’une trentaine de kilomètres et celle des cuves du port pour stocker du carburant.
En effet, le président Condé pour décongestionner la circulation routière de Conakry a imaginé l’utilisation des chemins de fer de l’usine de Friguia jusqu’aux portes de Dubréka pour le transport des hommes et des marchandises. Le groupe Bolloré qui exploite le terminal à conteneur du port de Conakry, accepte d’accompagner Alpha Condé dans ce sens. Mais depuis 2015, la ‘‘blue line’’ est bloquée faute d’accord avec Rusal. ‘‘Le président Alpha Condé en personne à tout fait pour que Rusal accepte que Bolloré utilise les chemins de fer pour le bonheur du peuple de Guinée, les Russes ont refusé. C’est ça les conséquences de la mauvaise politique de nos prédécesseurs qui ont tout vendu et à vil prix à cette compagnie’’, déplore une source proche du dossier.
Si pour justifier leur refus, des pontes de Rusal, en privé, disent à qui veut l’entendre qu’ils n’accepteront jamais que Bolloré avec qui, ils auraient eu des antécédents, utilisent leur chemin de fer ; chez les autorités ils expliquent le refus par l’augmentation future de la production de l’usine de Friguia et donc une fréquence élevée du train minéralier sur les rails qui ne ferait pas bon ménage avec l’autre train.
Le hic avec l’entreprise russe est qu’elle ne refuse pas que les rails au gouvernement guinéen. Elle lui refuse aussi l’utilisation des cuves d’environ 40 mm3 pour le stockage du carburant. Ces cuves installées au port de Conakry, ont été, elle aussi vendues à Rusal suite à un avenant au contrat de vente de l’usine de Fria. La Guinée en a besoin mais Rusal dit niet. ‘‘ces installations sont stratégiques parce qu’elles ont un accès à la mer. A la limite, ils auraient baillé. Mais ils ont vendu’’, regrette un cadre qui connait bien le dossier.
Les relations entre Rusal et la Guinée sont en passe de devenir celles qui lient le cheval au chevalier.
Pendant que Rusal refuse de faire des ‘‘concessions’’ au gouvernement guinéen, celui-ci lui donne sur un plateau de bauxite, pardon, un plateau d’or, des riches gisements de bauxite de Dian-Dian sans contraintes majeures.
Pire, recemment, Friguia a été exemptée de toute taxe et de tout droit à l’exportation de l’alumine. Pas que ça. Elle bénéficie aussi de l’exonération de l’impôt sur le revenu ; de la taxe sur les véhicules à moteur et engins de chantier entrant dans la construction et la production ; de tout droit d’enregistrement et de timbre sur les opérations d’augmentation ou de modification du capital social ; de tout droit de redevance, impôt et taxe à l’importation à l’exception du gasoil et l’essence, etc.
Aziz Sylla pour guinee7.com