Censure

Le dîner de Sekhoutoureya (édito)

Nous n’étions pas au dîner de Sekhoutourey, ce jeudi 15 juin 2017. Mais si l’occasion nous était donnée, nous serions partis volontiers sans nous soucier de ce que les sycophantes en auraient dit. Parce qu’on ‘‘ne peut pas écrire en politique sans connaitre les acteurs politiques’’, se défend Alain Duhamel, 77 ans, éditorialiste français.

Du haut de ses 55 ans de métier, Duhamel donne sans répit cette réponse à la nouvelle génération de journalistes qui voit en ses dîners avec des hommes politiques, une forme de connivence.

Comme ce papy de la presse française, nous pensons que ce n’est pas un sacrilège pour un journaliste que de rencontrer le plus souvent des hommes qui nous gouvernent ou qui prétendent à le faire, en dehors de leurs bureaux.

Que cette rencontre se fasse autour d’un plat ou d’un verre, n’est qu’un détail tant que le journaliste ne se sente pas obligé de dire du ‘‘bien’’ de son hôte pour lui rendre la monnaie.

Alors, la question nous la posons sans détours : peut-on dîner avec une personnalité publique et parler du ‘‘mal’’ d’elle le lendemain ? Oui, quand c’est nécessaire. Pour peu que le journaliste est conscient de son principal rôle : servir le peuple. Et devenir parfois, même le porte-parole d’un peuple en souffrance !

Revenons au fameux dîner de Sekhotoureuya et parlons des non moins fameux petits paquets d’argent (750 mille GNF !) qui auraient été distribués à la fin de la cérémonie…

Disons que la forme n’était pas très élégante: l’annonce publique. Cependant cet argent est-il différent des plats qui ont tout de même une valeur marchande ? Les Parangons de vertu nous disent que c’est de la corruption.

Ce qui est évidemment contestable dès lors qu’il n’a pas été demandé une bienveillante contrepartie aux journalistes.

Pour ces derniers, nous paraphrasons un grand présentateur de JT pour leur dire, que l’essentiel est de mener un ‘‘combat quotidien pour un journalisme indépendant vis-à-vis des pressions de tous les pouvoirs y compris celui invisible du conformisme et du suivisme’’.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

 

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