Censure

Forum économique de Tokyo : Des participants satisfaits des résultats (Par l’envoyé spécial de l’Indépendant)

Lors de sa visite d’État à Tokyo du 20 au 21 juin dernier, le  président de la République était en compagnie d’une forte délégation composée d’acteurs économiques qui ont mis l’occasion à profit pour participer  au Forum économique organisé par la JETRO (organisation du commerce extérieur japonais) à l’intention du secteur privé guinéen et japonais, en collaboration avec l’APIP-Guinée. Des opérateurs économiques présents à cette rencontre, confie leurs impressions  à notre reporter.

Gillaume Curtis, DG de l’APIP

« Aujourd’hui, tous les investisseurs ont un droit légitime à la contradiction »

« Nous avons besoin des moyens financiers supplémentaires. Nous avons besoin de moyens techniques supplémentaires. Le Japon est une très grande puissance économique tant en matière financière que du point de vue technique, donc en conséquence, c’est un partenaire qui parait tout indiqué à nous aider dans notre développement. Donc, cette initiative de la part du gouvernement du président Alpha Condé, à venir ici chercher à inciter les entreprises du secteur privé japonais d’investir en Guinée, est une idée extrêmement brillante. C’est ce qui nous manque cruellement en Guinée. Il nous manque l’investissement privé dynamique. Il nous manque la technique, alors que nous avons toutes les potentialités qui ont été énumérées, l’agriculture, les mines, les infrastructures à construire tout le secteur des services qui est encore à créer. Donc, j’espère qu’à la fin de ce forum, nous aurons des choses tangibles à ramener avec nous en Guinée, c’est-à-dire, ramener des partenariats, en tout cas, nouer des partenariats et ramener des investisseurs avec nous en Guinée…Nous venons ici pour rassurer les investisseurs potentiels, des gens qui sont possibles d’investir en Guinée en toute quiétude et de se développer, c’est ce que nous avons fait. Nous sommes ici pour leur expliquer que l’environnement est favorable à l’investissement, qu’il y a une amélioration très notable du cadre juridique. Aujourd’hui, tous les investisseurs ont un droit légitime à la contradiction, s’il y a un problème, on peut aller se plaindre devant les juridictions. Le pays lui-même en tant que maintenant régime démocratique est justiciable devant d’autres juridictions. En conséquence, ce sont des éléments essentiels pour permettre l’investissement privé. Il ne peut pas y avoir d’investissement privé sans quiétude dans les affaires et sans la sécurité qui protège les investissements privés».

Mamadou Djouldé Diallo, DG de la SEG

« Il y a des investissements majeurs prévus pour tout l’appui que le Japon fait pour le secteur de l’eau »

« La particularité de ce forum, surtout pour le secteur urbain de l’eau potable est d’abord un symbole de reconnaissance par rapport à tous les efforts que les entreprises japonaises fournissent dans le secteur de l’eau  que j’ai la chance de diriger. C’est une aubaine pour nous à travers tout ce que ce pays-là  a manqué comme opportunité dans le cadre des investisseurs majeurs pour développer ce secteur. C’est extrêmement important, que l’APIP à travers sa direction générale fasse ce lobbying pour mobiliser ces investisseurs japonais pour venir bâtir la Guinée. Notre pays est un pays où tout est à refaire, donc pour qui connait vraiment l’expertise japonaise, le sérieux des cadres Japonais, du peuple japonais, je pense que si cela est très bien entendu, ces gens-là pourraient venir chez nous, ça pourra faire de très bonnes affaires…Je suis rassuré par rapport au vécu, à la nature de la coopération que nous entretenons avec ce pays depuis un certain temps. C’est un pays où nous envoyons assez de nos boursiers, assez de nos cadres qui viennent prendre les meilleurs pratiques de gestion au niveau du travail, au niveau de l’instruction, du renforcement des capacités. Donc, je crois que si ces gens acceptaient de répondre à cet appel de l’APIP, il n’y a pas de raison qu’ils ne puissent pas faire de très bonnes affaires, à l’image de ce qu’ils font dans certains pays comme la Côte d’Ivoire, comme le Kenya, ou dans d’autres pays. Les Japonais se caractérisent par leur sérieux, surtout par leur engagement  à aider des pays comme le nôtre. Nous, nous sommes déjà sur cette voie… Il y a des investissements majeurs prévus pour tout l’appui que le Japon fait pour le secteur de l’eau. Nous sommes venus avec 4 requêtes. Prioritairement, la première requête, concerne le renforcement du système d’addiction de l’eau potable pour la ville de Conakry. Parce qu’au-delà de tous les efforts que le gouvernement guinéen et le gouvernement japonais sont en train de fournir, nous continuons quand même de gérer la crise d’eau dans la ville de Conakry. La première priorité, c’est comment inverser cette crise d’eau qui affecte la population et donner de l’eau à la population, à la qualité, à la pression requise. La deuxième priorité, qui parle d’investissement, parle d’investissement aussi bien pour développer, mais aussi pour renouveler les équipements vétustes. On est en train d’exploiter aujourd’hui des équipements qui sont dans un état de vétusté assez poussé. Donc, Il y a le besoin de normalisation de ces équipements aussi. On n’a pas oublié les villes de l’intérieur. Et aussi par la raréfaction des investissements dans les villes de l’intérieur, nous avons soumis 2 autres projets, le premier projet concerne les villes de Boké, Boffa et Mandiana et ensuite il y a 3 autres villes qui n’ont jamais eu le moindre équipement, il s’agit des villes de Beyla, de Koubia et de Fria. Donc voilà les 4 requêtes pour lesquelles  nous sommes venus apporter le meilleur plaidoyer auprès des investisseurs japonais pour qu’ils puissent concrétiser la volonté du chef de l’Etat de donner de l’eau à sa population.»

Sékou Cissé, du CNP-Guinée

« Je pense que l’environnement est attractif »

« Mes impressions sont très bonnes. Le Japon est l’un des pays qui est au point, au niveau du développement et de la technologie. Je viens de parler avec deux sociétés japonaises sur les déchets industriels, de recyclage. J’ai eu la chance aussi de parler avec Monsieur Toyota, pour voir un peu dans quelle mesure, on peut développer un partenariat basé sur des contenus locaux. Pour le moment, ils ont un partenariat avec CFAO. CFAO c’est un groupe français. Donc, ça s’est bien passé. Je pense que vraiment cette opportunité qui a été donnée au secteur privé, il y aura un impact important. Je pense que l’environnement est attractif. Vous avez bien compris dans la salle où on dit au président Alpha qu’il a été le premier président guinéen depuis l’indépendance à visiter le Japon. Je pense que cette visite-là, va porter une dimension encore plus qu’avant dans nos coopérations commerciales  et bilatérales.»

Elhadj Youssouf Diallo, président de Transmar-Guinée

« Le Japon a un savoir-faire et une capacité financière extrême »

« Mes impressions sont bonnes. C’est un grand pas que de rapprocher  deux économies très opposées en termes de développement. Que la Guinée soit à la rencontre de l’une des 5 premières économies du monde. C’est un rendez-vous où tout est à apprendre, mais aussi c’est un rendez-vous d’échange de partenariat que nous souhaitons gagnant-gagnant. Comme l’a dit le président et tous les autres intervenants, la Guinée regorge de ressources, regorge de main d’œuvres dont une jeunesse assez valide, assez ambitieuse pour travailler. Le Japon a un savoir-faire et une capacité financière extrême. Donc, les deux-là se rencontrent, puissent échanger, puissent communiquer, exprimer des voies et moyens de collaborer, je pense que c’est salutaire pour les deux économies, pour les deux populations, pour les deux pays. C’est une très bonne impression.»

Baidy Aribot, du groupe parlementaire des républicains

« Nous avons un code d’investissement attractif, nous avons des lois dans le cadre du partenariat public privé »

« Il faut rappeler que c’est une visite officielle dans laquelle il a été demandé à la délégation guinéenne de venir avec des parlementaires. C’est dans ce cadre que nous sommes présents à Tokyo. Et nous avons rencontré la ligue parlementaire du Japon qui s’occupe de l’Afrique et le groupe d’amitié Guinéo-japonais avec lesquels nous avons échangé sur la situation actuelle du pays et voir comment nous pouvons renforcer notre partenariat, notre collaboration dans le but de partager les expériences et de voir comment renforcer tout ce qui sera entrepris aujourd’hui au niveau économique, au niveau de l’investissement privé, voir comment consolider tout ça pour le bien de nos 2 pays. Parce qu’il faut encore le dire, nous ne voulons plus que la coopération entre le Japon et la Guinée se résume à l’aide et aux dons. Nous souhaitons maintenant que cette coopération dépasse le cadre des aides et des dons et que ça soit vraiment une coopération qui va donner la chance aux entreprises japonaises de venir investir en Guinée pour permettre la Guinée dans le cadre des crédits concessionnels que le Premier ministre devrait accorder aux pays africains, permettre à la Guinée de bénéficier d’une part importante de ces crédits concessionnels permettant vraiment d’investir dans des secteurs porteurs tels que l’agriculture, l’énergie et les mines aussi les secteurs d’infrastructures…Vous avez vu lors du discours de présentation du cadre macroéconomique, le ministre d’Etat M. Kassory Fofana nous a dépeint la situation dans laquelle le pays se trouve actuellement. Après 2 ou 3 années d’attentisme politique et d’attentisme économique, c’est à dire suite à l’Ebola et aux différents problèmes liés aux problèmes endogènes dans notre pays, le pays renoue aujourd’hui avec la croissance selon les statistiques du FMI. Nous avons un code d’investissement attractif, nous avons des lois qui ont été votées par l’Assemblée nationale dans le cadre du partenariat public privé. Tous ces éléments nous permettent aujourd’hui de dire et d’affirmer que les investissements privés étrangers sont vraiment demandés par notre économie et que ça pourrait se faire dans un cadre approprié, dans environnement plus stable.»

Propos recueillis par Mamadou Dian Baldé

 

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