Censure

Alpha au palais impérial de Tokyo : Point d’orgue d’une visite d’état très particulière (Par l’envoyé spécial de l’Indépendant)

L’audience accordée  par sa majesté l’empereur Akihito au président Alpha Condé au palais impérial de Tokyo le 21 juin dernier, a été le point d’orgue de la visite d’Etat effectuée par le  président de la République au Japon du 19 au 22 juin. Avec ce tête-à-tête avec l’empereur Akihito, le  chef de l’État  décroche ainsi la timbale, pour son pays qui ambitionne de devenir un partenaire privilégié du gouvernement nippon sur le continent.

Ce mercredi 21 juin marque le début de l’été au Japon. Une période caractérisée  par des pluies parfois abondantes  au pays de l’empire du Soleil levant. Ce qui explique  donc  ces averses qui s’abattent  sur Tokyo en cette matinée, obligeant les tokyoïtes à se munir de leurs parapluies. Cette météo défavorable n’aura cependant aucun impact sur la visite du chef de l’Etat au palais impérial de Tokyo où il devait être reçu par l’empereur Akihito ce jour à 11 h, heure locale.

Pour  franchir les portes du palais, il faut montrer patte blanche

Il n’est pas donné à tout le monde de franchir les portes du  palais impérial de Tokyo  situé pourtant dans l’arrondissement de Chiyoda, en plein cœur  de la capitale japonaise. Car tout un culte entoure la vie de l’empereur dont le palais ne s’ouvre aux visiteurs que deux fois dans l’année. Il s’agit du 23 décembre qui marque l’anniversaire de l’Empereur Akihito et du 2 janvier, à l’occasion de la présentation des vœux de nouvel an. Ce n’est qu’à ces moments que les visiteurs peuvent assister au salut de  l’empereur, à partir d’un balcon de sa résidence, derrière des vitres blindées.

Ce 21 juin donc l’équipe de journalistes, invités à couvrir la visite du président Alpha Condé chez sa majesté, a été la première à prendre position devant la résidence impériale. Non sans avoir  été briefés, avant le départ de l’hôtel sur le protocole à observer durant cette audience, que le département des Affaires étrangères japonais voulait sans fausse note. Rien n’a été négligé, même le port vestimentaire. Ainsi, chaque journaliste a été  invité à se vêtir d’un costume sombre, de préférence de couleur noire et une cravate.  Car ici chaque détail compte, surtout quand cela a trait  à la famille impériale.

Une fois aux portes du palais, il fallait passer deux postes de contrôle tenus par des agents assistés de chiens renifleurs, pour accéder à la résidence de l’empereur, bordée de jardins. Des remparts datant de la période des Shoguns protègent cet espace qui détonne avec les ‘’skyscrapers’’ de Tokyo.

Devant la résidence, les journalistes ont à la demande du protocole, formé deux groupes, dont l’un devait se limiter simplement à des prises de vue, tandis que l’autre devait se consacrer à la prise de notes. Postés devant le palais, ils ont fait le pied de grue durant une vingtaine de minutes, le temps pour sa majesté Akihito de s’entretenir avec son hôte de marque, loin de toute oreille indiscrète.

Comme le  veut  la tradition japonaise, le président guinéen qui est arrivé à bord d’un gros bolide de la maison impériale, a salué l’empereur en s’inclinant, Puis s’en est suivi la poignée de main.   Durant le cérémonial d’accueil, l’empereur était entouré de deux membres de la cour impériale, très rompus dans les codes régissant le fonctionnement du palais. Alpha Condé pour sa part est venu seul, les membres de sa délégation n’étant pas conviés à cette visite à la résidence  de l’empereur. Il faut préciser que cette visite d’État qui s’est déroulée sous le sceau de l’amitié entre Conakry et Tokyo est la première du genre pour un chef d’État guinéen au Japon. Et vu tout le faste qui a entouré cette visite, on peut dire sans risque de se tromper que cela  augure de belles perspectives dans le cadre de la coopération bilatérale entre les deux pays. Une coopération qui se veut dynamique et pérenne.

Pour finir, il conviendrait de noter que l’empereur Akihito est le 125e d’une dynastie née au 7e  siècle avant Jésus-Christ, d’après sa biographie. S’il se garde de parler politique, il est toutefois la personnalité qui  symbolise la permanence des institutions au Japon.

Mamadou Dian Baldé, envoyé spécial

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