Une étude à un stade encore préliminaire sur un vaccin contre le VIH a donné des résultats « encourageants », une note d’optimisme alors que la recherche a jusqu’ici échoué à mettre au point un vaccin efficace pour protéger de ce virus.
Testé chez 393 volontaires dans cinq pays (Etats-Unis, Rwanda, Ouganda, Afrique du Sud et Thaïlande), ce prototype a entraîné une réponse immunitaire (la production d’anticorps) chez 100% des participants, selon l’étude présentée lundi lors de la conférence internationale de recherche sur le sida, à Paris.
« Ces données prometteuses, combinées aux avancées d’autres chercheurs dans ce domaine, autorisent à être de nouveau optimiste quant à la possibilité de développer un vaccin contre le VIH », a estimé le Pr Dan Barouch, membre de l’équipe de recherche, au cours d’une conférence de presse.
Selon les experts, un vaccin resterait le meilleur moyen de mettre fin à une épidémie qui a contaminé 76 millions de personnes et provoqué 35 millions de décès depuis son apparition, au début des années 1980.
Malgré les moyens de prévention disponibles, 1,8 million de nouvelles infections ont encore eu lieu en 2016, selon l’Onusida.
« Mais à ce jour, seuls quatre projets de vaccin ont atteint le stade du test de leur efficacité clinique », a rappelé Dan Barouch, les autres ayant été abandonnés en phase préliminaire en raison de leur manque d’efficacité.
Ce nouveau vaccin expérimental, « à double détente », consiste tout d’abord à mettre en éveil le système immunitaire avec un banal virus de rhume, avant de le doper avec une protéine se trouvant sur l’enveloppe du VIH, déclenchant une réaction plus vigoureuse de l’organisme.
Dans une phase précédente sur des singes, dont les résultats ont été publiés il y a deux ans, cette stratégie avait permis d’empêcher l’infection chez les deux tiers des primates, a rappelé Dan Barouch, virologue et professeur à la faculté de médecine de l’université de Harvard.
« Bien sûr, on ne sait pas encore si ce vaccin protègera les humains. Mais ces données justifient de mener une étude d’efficacité à plus grande échelle », a-t-il estimé.
Après une nouvelle évaluation, la phase suivante des tests, sur des participants présentant un risque élevé de contamination par le VIH, pourrait débuter « fin 2017 ou début 2018 », dans des pays du sud de l’Afrique, a indiqué dans un communiqué le laboratoire Janssen (groupe Johnson and Johnson), qui développe ce vaccin expérimental.
Mettre au point un vaccin sera « très difficile », mais un succès « bouleverserait le paysage », a expliqué à l’AFP Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), un organisme public de recherche américain.
« Même si on obtient une efficacité de 50% à 60%, (…) cela aurait un impact majeur sur la pandémie », a-t-il ajouté.
Un autre vaccin expérimental, baptisé HVTN 702, fait actuellement l’objet d’un essai clinique à grande échelle en Afrique du Sud.
Avec AFP