Censure

La Gambie retire les passeports diplomatiques à l’ex-président Jammeh et ses proches

Les autorités gambiennes ont retiré les passeports diplomatiques à l’ex-président Yahya Jammeh, son épouse et plusieurs de ses anciens ministres, a annoncé jeudi à le ministère des Affaires étrangères.

Yahya Jammeh est soupçonné par les autorités d’avoir détourné plus de 50 millions de dollars (environ 44 millions d’euros), avant son exil en Guinée équatoriale en janvier, après 22 ans au pouvoir. Une commission chargée d’enquêter sur ses biens a été mise en place en mai.

La Gambie, petit pays anglophone totalement enclavé dans le Sénégal, à l’exception d’une étroite façade côtière prisée des touristes, a été dirigée d’une main de fer pendant 22 ans par M. Jammeh, un ancien militaire.

Le gouvernement gambien a retiré « les passeports diplomatiques à des membres de l’ancien régime dont le président Yahya Jammeh, son épouse Zeinab Jammeh et d’anciens ministres », a déclaré jeudi à l’AFP Saikou Ceesay, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

« Cette liste concerne 271 personnes qui ne jouissent plus d’immunités diplomatiques. Elles doivent rendre leurs passeports diplomatiques quand elles cessent d’être des diplomates gambiens », a ajouté M. Ceesay.

Le gouvernement gambien avait en mai annoncé le gel de biens appartenant à M. Jammeh et ses proches, et a affirmé être sur les traces de comptes bancaires et d’affaires liés à l’ex-homme fort de Gambie.

Yahya Jammeh contrôlait des activités allant de la boulangerie aux fermes agricoles et était régulièrement accusé de mettre la main sur des secteurs commerciaux florissants, selon les autorités gambiennes. Son régime est également accusé, notamment par les ONG, de nombreuses violations des droits de l’homme.

En décembre, il a refusé de reconnaître sa défaite à l’élection présidentielle, face à l’opposant Adama Barrow.

Il s’est finalement résolu à quitter le pouvoir et le pays à la suite d’une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et d’une ultime médiation guinéo-mauritanienne.

Avec AFP

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