Mis récemment sous contrôle judiciaire après avoir organisé des manifestations de rue non autorisées, les deux artistes reggamen Elie Kamano et Takana Zion seront jugés dans les mois qui suivent. Ce vendredi 4 août, au cours d’une conférence de presse, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Me Cheick Sako s’est prononcé sur leurs cas.
‘‘Quand on viole la loi, il faut que la rigueur de loi passe. Après les enquêtes de la police, le parquet a estimé qu’il y avait infraction. Simplement, sachez que la justice guinéenne agit avec humanité’’, renseigne-t-il. ‘‘C’est pourquoi ils (Takana et Elie) ne sont pas en détention, ils sont simplement sous contrôle judiciaire’’, a-t-il indiqué.
Le ministre auparavant avait rappelé que nul n’est au-dessus de la loi : ‘‘les artistes, c’est des citoyens comme les autres. Je ne fais pas de différence entre un artiste et un éleveur de Gaoual ou un chercheur de Siguiri.’’
Revenant sur les contextes, il rappelle : ‘‘Dès qu’il a été déféré, on a donné des instructions pour qu’il soit mis sous contrôle judiciaire. Concernant le deuxième artiste, Takana Zion, lorsqu’il a été interpellé, il n’avait pas de casier ni rien, j’ai donné des instructions au procureur général pour qu’il soit mis sous contrôle judiciaire.’’
Le ministre se montre ferme : ‘‘personne dans ce pays ne va nous instrumentaliser pour que les acteurs soient libérés.’’
Pour Moundjou Chérif, procureur général de Conakry, les actes posés par les deux artistes sont punis par la législation guinéenne. ‘‘Quand vous voulez faire une manifestation publique, vous devez écrire à l’autorité locale, et la loi dit que l’autorité locale juge de l’opportunité et apprécie si elle peut refuser ou accorder. Si elle refuse, elle le manifeste par écrit’’, enseigne-t-il avant d’annoncer que les artistes seront jugés après les vacances judicaires.
Ismaël Sylla pour Guinee7.com