La petite rébellion d’Aliou Bah n’est-elle pas la petite partie visible de l’iceberg ? Telle est la question qu’il faille se poser aujourd’hui. Dans les conditions normales, une telle rébellion de la part d’un responsable au plus haut niveau d’un parti devait être unanimement condamnée par le parti, surtout quand, aux dires de ses membres, le bureau exécutif a adopté une ligne contraire. Cependant, l’analyse des réactions de quelques cadres du même parti permet de constater qu’Aliou Bah n’a pas agi seul.
D’abord, ces cadres semblent minimiser l’acte et même l’apprécier comme acte à mettre au compte d’une démocratie nécessaire au sein d’un parti. De mon point de vue, c’est plutôt l’expression d’une pagaille qui vise à déstabiliser le Bloc Libéral dont ces quelques cadres considèrent comme devant être l’appendice de l’UFDG. C’est comme si le Bloc Libéral était formé pour accompagner l’UFDG à conquérir le pouvoir.
Selon nos sources, les lettres du Chef de file de l’opposition au Bloc Libéral pour l’inviter à reprendre sa place dans l’opposition républicaine auraient été commanditées par certains cadres du Bloc Libéral même. Comme le parti se plaint de ne pas avoir été invité aux réunions de l’opposition républicaine depuis le mois de novembre, ces cadres ont été commanditer l’envoi de ces lettres pour leur donner l’arme de combat à l’intérieur du parti pour amener coûte que coûte le parti à retourner dans l’entité dont il a été viré avec arrogance. On se demanderait si ces quelques cadres ont adhéré au Bloc Libéral ou à l’UFDG. Le nom d’opposition républicaine n’est-il pas un simple alibi. Le vrai objectif est le retour du Bloc Libéral aux côtés de sa grande sœur UFDG.
Ces cadres n’hésitent pas à courir de fausses rumeurs avec l’aide de l’UFDG sur un prétendu rapprochement entre le leader du Bloc Libéral et la mouvance RPG-arc-en-ciel. Le rappel quotidien de la fameuse rencontre du Président du Bloc Libéral d’avec le Président de la République est fait maladroitement pour agrémenter leurs rumeurs. Ils vont jusqu’ à mettre en doute la constance du Président du Bloc Libéral qui, pourtant est et demeure la caractéristique principale de l’homme. On peut ne pas aimer le chien, mais il faut au moins lui reconnaitre la blancheur de ses dents. Dr. Faya, comme l’appellent la plupart des Guinéens, est incontestablement la personnalité politique la plus constante de l’espace politique guinéen.
Si le fait de rencontrer le Président Alpha Conde est la seule raison du changement de conviction d’un homme politique, Cellou Dalein Diallo aurait déjà pris la carte du RPG. Mais lui, il est un saint. Il n’est pas pauvre comme Dr. Faya, même s’il accepte des deals de milliards au compte de son titre de Chef de file de l’opposition.
Il y a une réalité à laquelle le Bloc Libéral doit nécessairement se libérer pour grandir: la bipolarisation ethno-régionale de l’espace politique guinéen : le RPG – Haute Guinée – Malinké et l’UFDG – Moyenne Guinée – Peulh. C’est cette bipolarisation ethno-régionale qui fait que certains disent qu’en Guinée il n’y a que deux camps sur l’échiquier politique guinéen: le camp RPG – Haute Guinée – Malinké et le camp UFDG – Moyenne Guinée – Peulh. Comme on le voit, les deux camps ne sont pas doctrinaires. Si on n’appartient pas à un de ces camps, on n’est plus bien lu, on considère que sa position devient flou, etc. C’est un égocentrisme béant qui ignore l’existence en République de Guinée d’une majorité silencieuse qui rêve de transcender cette bipolarisation.
L’avenir de la Guinée n’est pas dans cette bipolarisation. Le leader politique qui va le comprendre et qui va s’en sortir, pour bâtir un parti véritablement transversal, sera le consensus guinéen qui conduira la Guinée à la prospérité. Il sera difficile pour le Bloc Libéral de s’en sortir solo ou du moins dans une coalition de jeunes partis bâtie dans un esprit républicain, compte tenu de l’absence de moyens matériel et financier. D’ailleurs le manque de moyens matériel et financier ne va pas être uniquement le défi du parti. Le parti pourrait être la cible de tirs croisés de l’UFDG et du RPG. Il y aura forcément des démissions en cascades surtout de ceux qui ne sont au BL que pour assurer à l’UFDG un accompagnateur pour conquérir le pouvoir. Il y aura moins ou presque pas de démissions par sympathie au RPG, car le BL s’est formé dans un esprit d’opposition fort au régime qui a des affinités prononcées avec le camp RPG – Haute Guinée – Malinké. Ceci pour dire que l’électorat de conviction du parti restera intact.
Malgré ces défis, il faut rappeler au leader du BL et à ceux qui croient au BL l’adage qui dit qu’on ne peut pas faire des omelettes sans casser les œufs. Un des avantages de prendre le pas est de retrouver une cohésion interne pour reprendre le travail de construction du parti comme le BL a commencé.
Tous mes encouragements donc au leader du BL et à ceux qui croient au BL.
QUI VIVRA, VERRA COMME LE DIRA LE JOURNALISTE EMERITE ANDRE SILVER KONAN DU COTE D’ABIDJAN
NANAN APPINDRIN (Jacquerogerswow)