Au lendemain de l’élection de Mamadou Antonio Souaré à la présidence de la Fédération guinéenne de football, dans les circonstances que tout le monde connaît, nombreux sont les Guinéens qui ont intimement caressé l’espoir de voir enfin le football se remettre sur les rails du renouveau dans leur pays.
Et pour rompre définitivement avec les mauvaises pratiques qui se sont ancrées dans la gestion quotidienne du football guinéen, la nouvelle équipe dirigeante, à sa tête le patron de Guinée Games, a cru devoir recruter un cabinet d’audit pour voir clair dans la gestion antérieure de la Féguifoot. Un audit dont les résultats sont attendus avec impatience par toutes celles et tous ceux qui souhaitent vivement le retour du football rouge-jaune-vert dans la cour des grands du continent.
Mais seulement voilà : à en croire des sources dignes de foi, pour des raisons que l’on peut deviner aisément, cet audit ne serait pas vu d’un bon œil par tout le monde. Certaines personnes, qui ont toujours fait du football leur ‘’assiette au beurre’’, s’accommoderaient bien de cette opacité criante qui a souvent caractérisé la gestion du sport-roi dans notre pays. M. Antonio Souaré et son équipe ne devraient pas se faire prier pour publier, le moment venu, les résultats de l’audit de l’instance dirigeante du football guinéen, pour une question de transparence.
L’argent destiné au développement du football, aussi bien dans la capitale que dans l’arrière-pays, ne devrait ni remplir les poches, ni garnir davantage les comptes bancaires d’une poignée de personnes ayant choisi, sans gêne aucune, de se servir du football au lieu de le servir dans l’intérêt et pour l’honneur de la nation tout entière.
Les membres statutaires de la Féguifoot, acteurs incontournables dans la pratique et le développement du football, sont malheureusement réduits à une vie de mendicité qui ne dit pas son nom, s’ils ne se font pas manipuler sur toute la ligne à l’approche des congrès électifs de la Féguifoot.
Une prise de conscience s’avère donc nécessaire à leur niveau, au risque de laisser le champ libre et les coudées franches à ceux qui semblent résolument décidés à faire d’eux des personnes malléables à souhait.
Pour bon nombre d’observateurs, le soutien d’ordre financier ou matériel venu de certains mécènes est certes important mais il ne suffit pas, à lui seul, à tirer le football de la base au sommet.
S’il opte pour une gestion rigoureuse et transparente des fonds destinés au développement du football, il y a fort à parier que l’actuel comité exécutif de la Féguifoot, sous la conduite de M. Antonio Souaré, parviendra, avec le précieux accompagnement de la CAF et de la FIFA, à poser des actes concrets et hautement positifs pour le football guinéen.
Il faut rappeler qu’en Guinée, comme ailleurs, le football est considéré, à juste titre, comme le sport-roi. Il y en a qui vont d’ailleurs jusqu’à le prendre pour la ‘’religion’’ des temps modernes.
Au pays de Chérif Souleymane (Ballon d’or africain en 1972), cette discipline sportive, bien que très populaire auprès de la couche juvénile, continue de se pratiquer dans des conditions qui laissent à désirer. Au manque criard d’infrastructures s’ajoute l’insuffisance de ressources financières, pour rendre les choses plutôt compliquées.
Sous la première République (1958-1984), la politique sportive mise en œuvre par le régime révolutionnaire aura pourtant permis à la jeunesse guinéenne, à travers notamment les clubs et les équipes nationales de football, de briller de mille feux sur la scène continentale. Le triplé historique du Hafia FC en coupe des clubs champions d’Afrique dans les années 70 (1972, 1975, 1977) en est l’illustration la plus éloquente. A méditer…
Mamy Dioubaté
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