Les observateurs de la scène sociopolitique guinéenne sont déjà habitués au discours cassant du ministre d’Etat en charge de la justice, Me Cheick Sako. Ce dernier, ne prend pas de gants pour se faire entendre sur certains sujets du moment. Récemment, lors d’une rencontre, il a laissé entendre qu’en regardant certains établissements judiciaires du pays, on a honte d’être Guinéen. Malgré cette situation qui ne fait pas bonne presse, les allocations budgétaires ne suivent pas le plus souvent conformément à la demande accrue.
Selon le Garde des Sceaux guinéen, la Guinée a un véritable de problème d’infrastructures dans ce domaine. « Quand vous allez à Kaloum, on a un peu honte d’être Guinéen. Il faut dire les choses par leur nom », a déclaré Me Cheick Sako. Avant de nuancer en indiquant qu’il faut voir d’où le pays vient tout de même. Ça n’exclut pas ce qu’on voit actuellement, a-t-il ajouté.
Evoquant la faiblesse du budget accordé à son Département, il dira que « depuis que je suis là, je me bats pour que ça augmente un peu. On a sensibilisé les députés qui m’ont toujours soutenu mais on est toujours au même point », a-t-il regretté.
« Je suis toujours en guerre avec mes collègues des finances et du budget depuis que je suis à ce ministère », a souligné le ministre d’Etat en charge de la Justice.
Après, martèle-t-il, on me demande de faire l’impossible. « Concernant le TPI de Dixinn, il y a qu’une salle d’audience. Vous trouvez ça normal dans un tribunal aussi névralgique ». Mais faute de moyens, il se débrouille « avec le peu de moyens disponibles», dit-il. Pour lui, ils sont à une étape fragile : « on a des problèmes financiers importants dans notre pays, le gouvernement essaie de faire ce qu’il peut. Mais jugez-nous par rapport aux moyens qu’on a et ce qu’on est en train de faire comme réforme ».
Enfin, le ministre de la Justice estime que les réformes en cours dans son Département vont apporter des fruits dans quelques années même si elles ne sont pas « visibles comme la construction des voies routières et autres ».
Richard TAMONE (Le Démocrate)