Censure

Le grammairien de la presse guinéenne s’en va

Le plus souvent, on dit : ‘‘Pour pratiquer la langue de Molière, il faut de la patience, un peu d’imagination, beaucoup d’humour, une bonne oreille et surtout des joues musclées.’’ Ibrahima Sylla qui nous a quittés la nuit du vendredi au samedi, suite à un AVC, avait toutes ces qualités. Autant dire qu’il maîtrisait le français et faisait aussitôt remarquer les petits manquements qui glissaient dans les articles du journaliste pour lequel il avait de l’estime. C’était mon cas.

A son image, il aimait les textes soigneux. Et quand par inadvertance ou par ignorance, tu enfreins à la règle, il sonne le tocsin. Pour lui, la virgule doit être à sa place. Le verbe bien conjugué…

‘‘oui grand, un ‘s’ manque où’’ ? c’est souvent ma première phrase à la réponse de ses appels.

Après un éclat de rire, il répondait parfois : ‘‘Non, juste te dire que tu as fait un beau texte.’’

Je n’ai pas grand souvenir de son passage à la télé nationale. Mais il parait qu’il était la cheville ouvrière des grands JT présentés par la célèbre Aïssatou Bella Diallo qui perd à coup sûr en lui, un ancien grand collaborateur.

Et nous, un admirateur, un secrétaire de rédaction non désigné. Dors bien Ibra !

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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