Censure

Le danger des sectes religieuses (Par Walaoulou Bilivogui)

Une des valeurs cardinales que soutient notre Constitution rĂ©side dans la laĂŻcitĂ© de l’Etat guinĂ©en. C’est dire que l’Etat se doit d’exclure les organisations religieuses de l’exercice du pouvoir politique et administratif. En dĂ©pit de ce principe constitutionnel la GuinĂ©e reste confrontĂ©e Ă  deux problĂšmes majeurs que sont l’insertion de la religion dans la structure gouvernementale et le manque de vigilance vis-Ă -vis de la prolifĂ©ration des sectes religieuses tant musulmanes que chrĂ©tiennes.

Relativement au premier problĂšme, il est aisĂ© de constater l’existence d’un SecrĂ©tariat d’Etat aux affaires religieuses dont les cadres Ă©margent Ă  la fonction publique. En plus de nombreux chefs religieux bĂ©nĂ©ficient de subventions de l’Etat pour la construction d’édifices de priĂšre, la cĂ©lĂ©bration de cĂ©rĂ©monies religieuses ou l’accomplissement de pĂ©lerinages. Convenons que  tout celĂ  est Ă  dĂ©plorer.

Pour ce qui est du deuxiĂšme problĂšme il y a effectivement, depuis la fin du premier rĂ©gime, une vague de sectes religieuses qui dĂ©ferle sur la GuinĂ©e. Par exemple le wahabisme, qui prĂŽne l’intĂ©grisme  musulman, se manifeste de plus en plus Ă  travers des hommes et des femmes qui s’habillent tout en noir, prient ensemble, se montrent plus ou moins distants ou agressifs Ă  l’égard des autres citoyens. Il est Ă  craindre que ces gens ne constituent la porte d’entrĂ©e du terrorisme (ou djiadisme) qui sĂšme  la guerre et la dĂ©solation  dans maints pays africains.

Les sectes chrĂ©tiennes, elles aussi, n’arrĂȘtent pas de se multiplier et de prospĂ©rer. Beaucoup d’entre elles cĂ©lĂšbrent des messes fort bruyantes, avec orchestres, chants et danses se moquant Ă©perdument de la tranquillitĂ© du voisinage. Quelques unes  ont pignon sur rue en matiĂšre de recettes prĂ©levĂ©es rĂ©guliĂšrement sur leurs fidĂšles. Mais la pus dĂ©testable a pour nom TĂ©moins de JĂ©ovah. Les adeptes de cette secte ont entre autres interdits : cĂ©lĂ©brer un baptĂȘme, pleurer un mort, donner son sang Ă  un malade, honorer la montĂ©e des couleurs ou la dĂ©clamation de l’hymne national.

A la lumiĂšre de ce qui prĂ©cĂšde, on peut conclure que la GuinĂ©e a un grand dĂ©fi Ă  relever quant Ă  l’encadrement des confessions religieuses. Le malheur est que nos autoritĂ©s n’en ont cure.

Walaoulou BILIVOGUI  (Le Démocrate)