Censure

‘‘Le puits Fatala, ce n’est qu’un bloc pétrolier sur vingt-deux’’, précise le DG de l’ONAP

Les partenaires Hyperdynamics et SAPETRO viennent de boucler le forage du puits pétrolier FATALA qui n’a pas abouti à ce stade à une découverte pétrolière. Pour en savoir plus, notre rédaction a rencontré Diakaria Koulibaly, Directeur Général de l’Office National des Pétroles (ONAP)…

Bonjour, M. Koulibaly. Le forage du puits pétrolier FATALA vient de prendre fin, quel est le résultat obtenu ?

Diakaria Koulibaly : Le puits pétrolier FATALA a été foré à une profondeur de 5117 m et n’a pas abouti à ce stade à une découverte d’hydrocarbures.

Les données recueillies du puits sont en cours d’analyses au laboratoire pour une meilleure appréciation géologique.

Pourtant, le pronostic semblait être certain 

La géologie et la géophysique ne sont pas des sciences exactes mais plutôt basées sur des hypothèses.

Le forage pétrolier intervient consécutivement aux hypothèses (prospection) et vise à confirmer la présence d’hydrocarbures avec une probabilité de succès évaluée à l’échelle mondiale dans l’ordre de grandeur d’environ 10 à 18%.

Au même moment, on entend parler très souvent de succès dans les pays voisins…

Aucun pays n’échappe à cette réalité improbable des opérations pétrolières.

Parlant des pays voisins, un des pays les plus en avance en matière de recherche pétrolière est la Côte d’Ivoire affichant un record salutaire dans la sous-région en matière de réalisation de puits pétroliers.

Cependant, de 2013 à date ce pays frère n’a pas connu de succès dans les opérations de forage pétrolier. Ce, malgré plus de sept puits pétroliers réalisés par des opérateurs de notoriété internationale avérée comme TOTAL, Anadarko, Lukoil, Ophir, Tullow, Vitol.

Pareil pour le Liberia qui a réalisé courant 2015/2016 deux puits pétroliers sans succès en partenariat avec le groupe Exxon Mobil et African Petroleum.

Pour revenir à la technique, par quel mode opératoire, les géologues identifient-ils les régions pétrolifères ?

Pour identifier les régions potentiellement pétrolifères, les géologues s’interrogent sur les points suivants :

Quelle est la nature des roches ? Ont-elles été soumises à des conditions favorables à la création d’hydrocarbures ? Ces hydrocarbures ont-ils pu migrer et être piégés par des couches imperméables ?

À préciser que sans roche sédimentaire, il n’y a pas d’hydrocarbures d’où la qualification de roche mère d’hydrocarbures.

D’aucuns parlent de saignée financière pour la Guinée dans le cadre du forage du puits pétrolier FATALA qu’ils chiffrent à 46 millions de dollars. Que leur répondez-vous ?

La Guinée a signé un contrat d’exploration et de partage de production d’hydrocarbures avec le partenaire Hyperdynamics qui assure à ses frais et risque la couverture financière de l’investissement. Notre pays n’a donc ni apport technique ni financier.

D’aucuns sont sceptiques sur la réalité du puits…

Ceci est une méconnaissance de l’industrie pétrolière.

Le bateau Pacific Scirocco n’est pas une propriété de la compagnie Hyperdynamics. Mais plutôt affrété à une compagnie tierce avec plus 800 mille dollars de coût journalier incluant les frais locatifs, les prestations diverses, d’ingénierie, d’hélicoptères …

À cela s’imbrique le budget de formation déboursé à hauteur de 400 mille dollars pour la qualification de la main-d’œuvre guinéenne dans le cadre de la politique du contenu local.

Il est donc illogique de penser que les partenaires étaient uniquement sur nos côtes pour contempler.

Votre mot à l’endroit des partenaires Hyperdynamics et SAPETRO ?

Je les félicite pour leur contribution au progrès de la recherche pétrolière en République de Guinée.

Vous parlez de contribution, alors que d’autres parlent de peine perdue 

Chaque puits pétrolier réalisé dans un pays est un pas de géant pour l’avancée de la recherche pétrolière.

Ceci pour la simple raison que les données du puits contribuent toujours à une meilleure connaissance de la géologie et servent d’outil d’aide à la prise de décision pour les prochaines opérations.

Votre dernier mot ?

Témoigner toute ma gratitude à l’endroit de Son Excellence M. le Président de la République pour la pertinence de ses directives et remercier mes chers compatriotes pour la constance du soutien.

Le résultat du puits FATALA n’a pas été à la hauteur de l’espérance, mais ce n’est qu’un bloc pétrolier sur un total de vingt-deux, le combat pour la recherche pétrolière dans notre pays se poursuit donc et sera sans doute couronné de succès.

Merci pour ces éclaircissements 

C’est moi qui vous remercie.

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