Censure

Marche de l’opposition, émeutes de Boké : voici ce que l’OGDH en pense (déclaration)

L’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen(OGDH) regrette de constater encore la persistance des violations des droits des citoyens guinéens qui manifestent pour bénéficier des services sociaux de base indispensables à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

En effet, le 11 septembre 2017 et les jours suivants les populations de la ville de Boké et des environnants ont manifesté pour réclamer une meilleure desserte en eau potable et en électricité et pour l’emploi de jeunes par les sociétés minières qui opèrent dans la région.
Ces manifestations ont tourné à l’affrontement entre manifestants et forces de l’ordre et se sont soldé par de graves violations des droits de l’Homme dont des pertes en vies humaines, des blessures, des saccages et autres destructions d’édifices publics et privés ; des entraves à la circulation paralysant toutes les activités urbaines et interurbaines.
Le bilan humain provisoire fait état de deux (2) morts et de 77 blessés. Les morts et 11 des blessés ont été victimes de balles.

D’autre part, suite à la marche de l’opposition du mercredi 20 septembre on a aussi enregistré 2 (deux) morts par balles à Conakry.

L’OGDH, estime que trop c’est trop et que le massacre doit s’arrêter maintenant.
Elle présente ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées des personnes tuées au cours de ces derniers événements. Elle souhaite prompte guérison aux blessés et apporte sa sympathie et tout son soutien à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont été victimes de violation de leurs droits.

Pour tenter d’arrêter ce cycle de violence, l’OGDH lance un appel :
1) Au Président de la République et au gouvernement pour que des dispositions pratiques et fiables soient prises pour la satisfaction des besoins indispensables des populations.
2) Aux institutions républicaines pour que chacune en ce qui la concerne s’implique pour la sauvegarde des droits constitutionnels reconnus aux personnes vivant en Guinée.
3) Aux forces de défense et de sécurité pour qu’elles se conforment au rôle qui leur est dévolu dans un Etat de droit pour l’encadrement et la protection des personnes et des biens lors des manifestations citoyennes.
4) Aux organisations de la société civile pour qu’elles continuent à mettre en œuvre les récentes initiatives d’encadrement qui ont permis d’enregistrer des manifestations véritablement pacifiques.

5) Au système judiciaire national pour que les graves violations des droits de l’Homme (lors des événements du 28 sept 2009 par exemple) ne restent pas impunies.

6) Aux partis politiques, toutes tendances confondues pour qu’ils privilégient le dialogue et les négociations pour résoudre pacifiquement les problèmes politiques et sociaux susceptibles de conduire à des manifestations aux conséquences imprévisibles,

7) Aux institutions internationales, bi et multilatérales pour qu’elles poursuivent leurs efforts dans l’appui apporté à la Guinée à l’instauration d’un véritable Etat de droit et une culture du respect des droits humains.

Pour le Bureau Exécutif National de l’OGDH
Le Vice Président

Elh. Mamadou Malal DIALLO

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