Censure

Date des élections locales : Ce qu’en pensent Faya, Ahmed Kourouma et Saliou Bella

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a publié un nouveau chronogramme fixant l’organisation des élections locales au 04 février 2018.  Ce chronogramme qui attend d’être entériné par le président de la République, comme le commande la loi électorale, a l’air d’avoir été tiré par les cheveux. La majeure partie de l’opinion pense que cette initiative obéit juste à un calcul politique, histoire
d’amener l’opposition à mettre un terme à ses manifestations. Notre reporter a tendu son micro à des acteurs politiques qui ont donné leur lecture de ce chronogramme.

Dr Faya Millimouno, président du BL

« On ne peut parler d’élections locales en février sans argent»

« A chaud ce que je peux dire par rapport à ce chronogramme concernant
les élections locales, c’est du fait qu’il y ait au moins une date. On a connu des dates par le passé qui ne se sont pas concrétisées. Je sais que la situation politique est très intense actuellement avec beaucoup de manifestations dans l’air. Donc, est-ce que cette annonce de la date du 04 février, ce n’est pas simplement pour calmer les esprits, parce qu’il y a encore des questions qui n’ont pas de réponse. Tant aussi longtemps que le nerf de la guerre sera absent du tableau, on ne peut pas parler d’élections locales en février. Or, ce que nous savons aujourd’hui, la CENI a demandé un budget de 330 et quelques milliards pour organiser les élections locales. A date, nous avons dans le budget de 115 milliards. Et selon les annonces faites par le gouvernement, il y a une liquidité de 90 milliards environ, qui serait disponible. Ce qui est loin du compte. Donc, on suppose que le compte à rebours commençant le 07 octobre, c’est ce qui avec les 120 jours incompressibles, nous amène au 04 février. Mais est-ce que étant aujourd’hui le 25 septembre, on est sûr que l’argent sera disponible, n’est-ce pas d’ici le 07 octobre pour qu’effectivement ce compte à rebours commence» ?

Ahmed Kourouma, vice-président du parti GRUP

« Ce n’est pas notre préoccupation première »

« C’est une bonne chose, mais ce n’est pas notre préoccupation première.  Nous sommes en deuil en ce moment parce que deux de nos militants ont été assassinés. Et la priorité elle est là, on se concentre sur les familles endeuillées et puis aussi, nous allons prioriser la lutte contre l’impunité des assassins. Donc, c’est une bonne chose, c’est une bonne avancée, mais on aura payé malheureusement un lourd tribut pour en arriver là. Il faut que l’impunité cesse. L’opposition toute entière après la plénière d’aujourd’hui (lundi 25 septembre 2017, ndlr) a décidé de se concentrer sur nos militants, sur les victimes et aussi sur les victimes de toute la Guinée, c’est-à-dire la Guinée forestière, les 4 régions, il y a eu beaucoup de morts, pas uniquement des militants de l’opposition. Donc, il faut que l’impunité cesse. C’est ce qu’il faut pour que le gouvernement ouvre des enquêtes, si ce n’est pas par la voie interne, ça sera par la voie internationale. Mais il faut que ça s’arrête. On ne peut plus laisser les crimes impunis. La vie d’un Guinéen, c’est quelque chose à nos yeux».

Dr Saliou Bella Diallo, président du parti Afia

« La mouvance va participer massivement à ces élections »

« Nous, nous pensons que la CENI a fait son travail, il faut la féliciter. Une CENI qui vient d’être remaniée à peine, il y a trois semaines. Elle a commencé à faire le travail sérieux, ce qu’on attendait d’elle. Donc elle a travaillé à l’interne. Elle a sorti quelque chose d’honorable. C’est quelque chose de bien, de prévoir les élections communales au tout début du mois de février, c’est une performance. Nous de la mouvance, et en tant que porte-parole, en tout cas, nous leur gratifions notre soutien, et notre adhésion. Nous sommes disposés à la soutenir. La CENI est la seule institution en charge de gérer les élections et les referendums en République de Guinée. Donc, la mouvance va prendre toutes les dispositions à l’interne pour participer massivement à ces élections, au niveau de toutes les circonscription du pays ».

Propos recueillis par Amadou Sadjo Diallo (L’Indépendant)

 

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.