Censure

Khalifa Gassama Diaby : ‘‘Je suis un homme profondément honnête et intègre’’

Le ministre de l’Unité nationale et de la citoyenneté, Kalifa Gassama Diaby a, lors d’un entretien qu’il a accordé récemment à la radio Espace.fm, parlé de l’innovation qu’il compte apporter à la « Semaine de la citoyenneté », qui doit avoir lieu dans quels que mois. Le
ministre déplore également l’impunité qui règne dans notre pays, par la faute de sanctions. Interview.

La CENACIP la première édition a été organisée, quel enseignement peut-on en tirer clairement, parce qu’on sait que c’est la deuxième édition qui est aujourd’hui en train d’être préparée?

Permettez-moi avant d’aborder cette question de profiter de cette antenne pour lancer un appel à nos compatriotes de Kamsar et de Boké. Nous respectons leur frustration, nous respections leur mécontentement et je voudrais que les familles, les hommes, les femmes, les jeunes, les autorités, religieuses, morales, la société civile de Boké, de Kamsar qui nous écoutent. Il est important que nous n’agissions pas dans des directions qui nous amènent vers l’impasse. Je voudrais les inviter, les prier, les appeler à la modération, à cesser tout acte de violence, à faire en sorte que nous puissions user de nos intelligences pour régler des problèmes.

Nous savons qu’il y a un vrai problème dans ce pays. Il y a un vrai problème de rapport de confiance entre nos concitoyens et Etat. C’est une réalité, c’est une évidence qu’on ne peut pas nier. Nous savons aussi qu’il y a une chaîne de corruption dans ce pays qui amène les
citoyens parfois à des situations de désespérance. Je les invite au calme. Je les prie d’observer le calme. Je les prie de faire en sorte que nous puissions discuter dans la paix, et cela n’enlève rien à la légitimité de leurs revendications, mais je le rappelle encore par
respect et parce que nous devons la vérité à l’Etat et aux partis politiques surtout à ce peuple qui a le droit bien entendu au bonheur, à la bonne condition parce que nous devons cette vérité, que nous devons leur dire que la violence n’est ni une solution ni une issue.
Alors j’invite l’ensemble de la jeunesse de Kamsar, de Boké, de se ressaisir, de se retrouver, de faire des propositions concrètes, et de se défendre par l’intelligence, pour que l’Etat les écoute. Et l’Etat doit les écouter. Mais la violence n’est ni une méthode acceptable ni
un moyen approprié justement pour leur permettre de rentrer dans leurs droits, en tant que citoyens guinéens.

Et j’espère que cela sera entendu, nous le faisons dans l’intérêt de nos pays. Je les appelle au patriotisme, pour que ce pays puisse retrouver sa sérénité, parce que chaque drame à Kamsar, à Boké, c’est un drame pour l’ensemble du peuple de Guinée.

Nous ne souhaitons pas des drames, que des familles soient endeuillées, que des familles aient des douleurs ; que des jeunes soient touchés, que des services de sécurité soient touchés. Il faut en Guinée que nous nous calmions, et que nous nous retrouvions pour se
parler. Et pour trouver des solutions à des vrais problèmes qui sont posés pour que l’Etat assume sa responsabilité, et il doit assumer, s’il n’assume pas, c’est une faute.

Revenons à la question, quel enseignement vous tirez de la première édition?

Comme vous le savez le mois de juillet en 2016, l’ensemble des groupes à l’assemblée nationale ont bien voulu adopter à l’unanimité un projet de loi qui est inspiré par la nécessité d’un autre pays de parler de cette problématique du pays ou de la nation et de la paix dans notre pays. La première édition était l’année dernière au mois de novembre. Les premières leçons qui sont vraiment encourageantes, c’est d’abord l’accueil de nos concitoyens, l’enthousiasme populaire qui a accueilli cette initiative, cela révèle que nos concitoyens sont conscients de la nécessité absolue pour notre pays de retrouver le
chemin de la normalité, de la sérénité et du civisme.

Nous avons comme vous savez, la première édition posé une thématique qui nous permettait d’abord de faire connaître cette idée, faire connaître ce projet et cet évènement.
Nous avons vu à travers l’ensemble du pays l’intérêt de nos citoyens à cet évènement. Nous avons aussi compris lors de cette première édition l’immensité de la tâche. La nécessité de continuer à travailler sur la problématique qui reste centrale pour nous puisque c’est vraiment le préalable à une société apaisée, une société de droit et de liberté,
de responsabilité mais aussi pour notre idéal de nation. Nous avons accueilli cet enthousiasme de nos concitoyens comme étant d’abord un devoir qui s’impose à l’Etat de mettre en œuvre pas simplement à travers la semaine de la citoyenneté, mais aussi et nous travaillons aussi avec les différents ministères en charge des questions de
l’éducation, afin de mettre en place une véritable structure d’éducation qui soit dans les écoles du primaire jusque dans les universités, pour que nous puissions enseigner le civisme. Le civisme, c’est la manière, la bonne manière pour nous permettre de vivre ensemble, de nous respecter, de nous écouter, de respecter la loi, les institutions et de défendre pleinement ces droits et ces libertés.

Nous avons aussi constaté à quel point, il est nécessaire d’associer l’ensemble des acteurs à cet évènement. La société civile qui se bat déjà sur le terrain qu’elle soit associée. Je veux rappeler ici, c’est un évènement pour la société civile, demain ce ministère peut
disparaître, cet évènement doit être récupéré par l’ensemble des acteurs qui puissent s’inscrire dans ce dynamique de travail.

Je voudrais dire à nos concitoyens, ce n’est pas parce que c’est difficile qu’il faut renoncer au travail. C’est difficile ce travail, parce que nous avons trop laissé le temps passé pour s’occuper de cette question. Il faudrait donc qu’on se retrousse les manches ; qu’on soit engagé dans une détermination à continuer à travailler parce que c’est la seule solution qui vaille dans ce pays. Une société des citoyens où tous les guinéens quelle que soit leur origine, leur opinion, leur position sociale, puissent jouir des mêmes droits, des mêmes libertés, et puisse faire face aux mêmes responsabilités.

Est-ce que vous croyez à cette semaine de la citoyenneté sans l’implication du ministère de la Justice, je vous donne quelques exemples, ce qui motive ma question. La semaine de la citoyenneté ça entraîne de l’idéal, mais ce n’est pas pour autant Conakry a cessé d’être sale, il y a des comportements en termes d’insalubrité qui sont devenus beaucoup plus abusifs, aujourd’hui les gens continuent de voler l’argent de l’Etat. Dans les manifestations on continue de casser. Que vaut la semaine de la citoyenneté sans un accompagnement véritable de la justice?

Je crois que le propre des sociétés c’est d’être en crise, les sociétés en crise sont des sociétés impatientes. Après 30 ans ou 40 ans d’incivisme il serait présomptueux et même cela relèverait de la folie de penser qu’une édition pourrait régler un problème qui dure
depuis 30 ou 40 ans. Cet évènement pour l’évaluer, on n’est pas de l’ordre du quantitatif et de l’ordre du qualitatif. C’est un travail de longue haleine. Il y a deux pays en Afrique qui ont cet évènement, c’est le Burkina qui le fait depuis 14 ans. J’invite tout un chacun à
aller sur le site internet, à suivre le discours de cette année de la 13ème Année de l’organisation de la SENACIP, si vous voyez, vous écoutez le discours du ministre et du président Burkinabé, vous aurait l’impression qu’on parle de la Guinée après 14 ans d’évènement.

L’être humaine n’est pas une machine, lorsqu’on a laissé le dégât moral s’installer dans le comportement et dans l’habitude de nos concitoyens, vos critiques je les ai entendus, ils sont nécessaires mais cela doit permettre d’améliorer. Et non pas de dire soit on a une
solution magique soit on arrête tout. Il faut se battre, il faut travailler, et je vais vous dire sur la question du ministère de la Justice, il faut travailler là-dessus, une édition ne suffit pas et la semaine de la citoyenneté ne serait pas la seule action pour
travailler dans l’éducation civique.

Pour ce qui est du ministère de la Justice, je crois qu’il faut éviter dans notre pays le mélange de genre. Lorsque vous volez, cela ne relève pas du civisme, cela relève du pénal. Le ministère de la Justice son rôle, c’est de permettre aux Guinéens, les victimes de
rentrer dans leurs droits, les coupables de répondre de leurs méfaits devant la loi. Il n’y a pas de mélange de genre.

Vous savez quelquefois, on m’appelle quand il y a eu des drames, notamment ce compatriote qui s’est fait lyncher et brûler en banlieue. On m’appelle, on me dit qu’est-ce que vous en dites ? Vous qui vous occupez du civisme dans notre pays. Cela ne relève pas du civisme, cela relève de la criminalité, je vais vous rappeler, le système éducatif est fait de deux paliers. La promotion, l’éducation et la sensibilisation sur la valeur et la sanction.

La difficulté dans notre pays, c’est notamment les acteurs de la société civile qui sont pleinement investis sur ce travail. Nous travaillerons énormément sur la question de la sensibilisation, l’éducation mais il n’y a pas suffisamment de sanction. La culture de
l’impunité est tellement ancrée dans notre pays, il faut donc qu’il y ait ces deux pieds : la carotte et le bâton, que nous soyons en mesure d’une part à sensibiliser d’autre part de sanctionner.

Nous voudrons savoir parce qu’on a suivi déjà des réactions par rapport à cette deuxième édition, je voudrais qu’on sache c’est quoi le thème de cette année ?

Le thème de cette année, nous avons proposé au gouvernement qu’il a accepté. Que nous invitions l’ensemble de nos concitoyens à l’occasion de cette deuxième édition à réfléchir sur le rôle que doit jouer le citoyen dans la construction de la nation. La thématique de cette année, c’est le citoyen dans la construction de la nation avec un slogan ‘’un peuple, une volonté, une nation’’. Nous considérons et cela est absolument essentiel pour notre pays, la question de la nation est la question la plus centrale avec la répercussion du
respect des droits et de la liberté, la question de la justice puisque nos compatriotes exigent la justice à plein droit et rappeler à nos concitoyens que chacun peut agir, peut faire quelque chose pour permettre à cette nation d’émerger, de se consolider et d’être un
espace d’épanouissement pour chacun d’entre nous. La nation ne se construit que par la volonté.

Je rappelle encore : la semaine de la citoyenneté, ce n’est pas une espèce de panacée, c’est une occasion d’aborder les problématiques, et de permettre à l’ensemble des acteurs de la société à partir de cette problématique, justement d’engager des actions pour la continuité. Je ne suis pas à tous les postes de responsabilité, je n’organise pas la semaine et je fais le suivi dans tous les domaines de la vie de la nation, la justice à partir de la semaine de la citoyenneté doit continuer à prendre ses responsabilités.

Vous étiez au conseil des ministres, à l’occasion duquel vous avez présenté le projet, il y a le chiffre du budget qui est apparu, et depuis on entend des critiques fusées de partout de la part d’une certaine frange de la population, beaucoup ne comprennent pas trop qu’on puisse engager 8 milliards cinq cent millions dans l’organisation de cette semaine nationale de la citoyenneté comparativement aux difficultés que connait le pays sur le plan des infrastructures et sur le plan d’autres défis. Comment vous avez entendu ces critiques, ces différentes réactions, et comment vous-même vous y réagissez ?

Je pense que les critiques, les réactions de nos concitoyens c’est quelque chose de normal et que des gens puissent avoir des réactions que des gens puissent s’interroger sur un certaines de choses. Je voudrais simplement définir trois choses. La première chose, c’est
d’abord le budget dont on parle est un budget qui a été proposé qui n’est pas obtenu donc ceux qui pensent que c’est un budget qui a été obtenu, pour l’instant je peux leur dire que nous n’avons pas un centime de ce budget, la première chose.

La deuxième chose, je crois que tout est relatif, s’il y a des concitoyens qui pensent que huit milliards c’est beaucoup pour cet évènement, je respecte cette opinion, je crois que nous sommes dans une société, nous nous battons pour la liberté d’opinion et d’expression, c’est quelque chose que nous respectons absolument puisque c’est un point de vue. Il faut respecter ce point de vue, toutefois, et c’est l’élément qui me paraît essentiel, ce qu’il faut
éviter dans notre pays, ce sont les insinuations. Et je voudrais profiter de cette occasion pour dire un certain nombre de choses, tout à fait nettes et claires sans ambiguïté au temps, je permets c’est normal, je respecte les citoyens qui ne sont pas d’accord avec le
montant ou avec même l’évènement, chacun est libre, je les respecte profondément. Je voudrais mettre en garde nos frères dans le plus grand respect, ce que je ne peux pas accepter, ce que je n’accepterai pas qu’on mette en doute ou en cause mon honneur et mon intégrité.

J’ai travaillé dans ce pays pendant cinq ans. Je n’ai jamais dans ce pays fait quelque chose avec le denier public en dehors de la loi. Je le dis de la façon la plus solennelle.
On peut ne pas être d’accord avec moi, on peut ne pas m’aimer. Je suis un homme honnête, je respecte le bien public. Ces huit milliards ne sont pas pour moi, ne seront jamais pour moi. Je viens d’une famille modeste, je n’ai jamais été élevé dans le culte de l’argent ou d’obsession d’argent. Je voudrais que cela soit dit, qu’on critique le montant, qu’on critique le projet mais je n’accepterai pas qu’on mette mon honneur en cause, parce que je n’ai jamais dans cette fonction depuis cinq ans, je ne m’en suis jamais enrichi, et d’ailleurs je profite de l’occasion pour rappeler aux uns et les autres un certain
nombre de langage qui contribue d’ailleurs à banaliser l’autorité de l’Etat.

Vous entendez des acteurs de la société civile, des acteurs politiques qui viennent dans les médias et dire au gouvernement tout le monde est corrompu, l’Etat, ils sont tous riches. Je suis désolé, je le dis ici et je m’adresse à mes concitoyens, je ne suis pas un homme corrompu. Je mets au défi quiconque dans ce pays de prouver le contraire, je suis un homme qui est attaché au respect du dénier et du bien public, que cela soit dit et entendu.

La question que je me pose ici c’est qu’on va passer 10 ans à organiser une telle activité, à discuter des questions de la république, mais au même moment, on va dire aux gens « non », dans la circulation, « ne faites pas trois files », «respecter les deux files. » Est-ce que vous pensez s’il n’y a pas une répression de la part des agents de sécurité, cela sera compris. Les pays en exemple aujourd’hui en termes de développement, c’est où la répression existe, alors comment allez-vous atteindre vos objectifs sans répression ?

Moi, je suis parfois assez sidéré du fait qu’on essaye d’expliquer une évidence qui ne passe pas. Je n’ai aucun pouvoir légal de réprimer.

Est-ce qu’il y a une synergie d’actions entre les différents départements ? Au sein de la CINACIP, pendant que la semaine va être mise en œuvre, quel va être le degré d’implication des autres départements dans l’activité parce que si on pouvait avoir une activité qui fédérait tous les départements concernés par l’action l’éducation civique et citoyen probablement, ça porterait un peu plus?

C’est ce que je vous explique, tout ce que vous dites là existe, il y a un comité national d’organisation dans lequel tous ces départements sont impliqués. Je vous dis aussi une chose banale, je vais vous faire une confidence, si j’avais dans ce pays le pouvoir de sanctionner, ça se saurait tout de suite parce que je serais implacable, ce qu’on me demande de faire, c’est de définir une politique publique de promotion et d’éducation en
matière de civisme.

C’est ce que je fais, au-delà je ne fais que le recommander. Je ne suis pas du tout propriétaire de l’action, alors vous pouvez me demander sur ce que je fais. Je vous dirai ce qui doit être fait, mais de grâce tout n’est pas sur ma tête. Dans le comité, il y a le ministre de la Défense, il y a le ministre de la Sécurité, il y a le ministère de la Justice, il y a le
ministère de l’Education, il y a le ministère de la Jeunesse, il y a le ministère des Sports. Nous proposons au gouvernement une politique publique, cohérente et structurée. Il appartient à chaque département de faire son travail.

Nous avons dit dans ce pays depuis cinq ans, que tant qu’il n’y a pas de sanction les efforts d’éducation seront difficiles, et d’ailleurs c’est pour cela que le dynamisme de la société civile puisqu’il faut la saluer, et sur le terrain est parfois atténuée parce que justement
il n’y a pas de sanction. L’impunité est installée. Autant on peut être d’accord sur le constat, autant ce n’est pas de ma responsabilité, parce que je n’ai aucun pouvoir d’action de sanction. Cela relève soit de la sécurité, soit de la justice. Et un effort doit être fait dans ce sens. Je pense que c’est compris de la part des différents départements, je suis d’accord de faire le constat, mais ce que je vous dis, je ne fais que ma part de travail.

Quelles sont les activités prévues, parce que l’année dernière, vous avez demandé sept milliards, donc c’est important de préciser combien on a mis à votre disposition, on suppose que huit milliards, c’est énorme?

L’année dernière nous avions demandé environ sept milliards cinq millions et quelques. Dans les sept milliards, nous avons reçu un milliard cinq cent du ministère du Budget. Et les sept milliards cinq cent de plus, c’est-à-dire pour arriver à trois milliards deux-cent
quatre-vingt-quatorze millions.

Nous avons laissé un milliard 700, nous l’avons pris dans notre budget de fonctionnement. Donc l’année dernière, sur sept milliards et quelque, nous avons reçu trois milliards de la part du budget et un, plus la moitié dans mon propre budget de fonctionnement, et l’autre
qui a été pris dans ce qu’on appelle les dépenses communes. Donc vous voyez il n’y a pas de différence énorme par rapport aux deux années.

Alors cette année il y a énormément d’activités et d’innovations. Première chose contrairement à l’année dernière, il y avait un délai, un temps qui était assez tenu. Cette année je rappelle c’est une activité sur l’ensemble du territoire national, dans les 33
préfectures et les cinq communes de Conakry.

Cette année les agents iront dans les préfectures, une semaine avant le premier novembre, ils vont s’installer pour prendre attache avec l’ensemble des acteurs locaux. Je rappelle que dans chaque préfecture, un comité préfectoral qui est composé du préfet, du maire, de la
jeunesse, les directions de l’éducation des responsables religieux, des responsables locaux, de la société civile, donc ces comités préfectoraux existent.

Première innovation, ils seront sur place pour installer des tentes sur les places publiques et prendre contact avec les autorités de l’éducation, la société civile locale, les
responsables traditionnelles, les autorités locales décentralisées ou déconcentrées, pour justement préparer le terrain à l’évènement, première innovation.

Deuxième innovation de cette année, nous avons proposé au gouvernement et au chef de l’Etat qui l’a accepté, la création à partir de cette année de deux prix.

Le prix national du civisme et le prix de la paix parce que nous considérons que très souvent dans notre pays la nation n’est pas reconnaissante pour ceux qui font du bien pour, et à la nation. Il faut donc instaurer cette pratique républicaine pour la nation d’honorer ses meilleurs filles et ses meilleurs fils, qui travaillent pour la promotion du civisme et la paix. Je vais rappeler que ces deux prix, tout le monde peut y concourir et en tant que personne
physique, les personnes morales mais aussi les entités territoriales.

Au niveau du prix du civisme, il y a le premier prix, le deuxième et le troisième prix, c’est la même chose pour le prix de la paix. Ce qui est important avec ce prix, c’est de permettre à notre pays de créer et d’entretenir et de reconnaître la place de modèle dans la société.
Et que la nation puisse octroyer un prix avec des enveloppe qui accompagne ce prix, à une association à une ONG, à une personne morale, à une personne physique, à un village, à une préfecture pour dire la nation reconnait les efforts que vous faites dans le domaine
du civisme et de la paix. Ça c’est une innovation, cette année.

Troisième innovation. Nous considérons que pour construire la nation puisque c’est la thématique de cette année, il faut aussi user de l’histoire, l’histoire est un élément essentiel du processus d’édification de la nation. Nous avons proposé au gouvernement qui l’a
accepté, d’enclencher et d’engager un processus de baptême de nos places publiques ou rappeler l’histoire de nos héros dans ce pays.

Les héros politiques, les héros religieux, nos héros traditionnels, les fondateurs de certaines grandes localités. Ce qui est important c’est de créer une dynamique d’assimilation. Par exemple nos héros religieux, sociaux, politiques, traditionnels du Foutah seront
identifiés, leurs noms seront donnés à des places publiques, et d’autres localités, pas du Foutah, pour permettre aux enfants de ce pays de savoir que nous avons et que nous pouvons avoir une nation, et que Monsieur tel qui est né de telle région lui donner, le nom d’une autre région et que les enfants de cette région se rappellent que cette nation a été aussi construite par Monsieur tel, qui n’est pas de sa communauté d’origine, inversement.
Le baptême des places publiques sera célébré. Chaque ministre parrainera une préfecture dans les 33 préfectures, pour justement donner toute la solennité à cet évènement.

Une Synthèse d’Alpha Amadou Diallo (L’Indépendant)

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