Censure

Gassama Diaby, philosophe : ‘‘Il faut l’autre pour exister soi-même ; sans l’autre, moi, je n’existe pas’’

A l’occasion de la fête de l’indépendance célébrée hier, lundi 02 octobre 2017, en Guinée, le ministre de l’Unité nationale et de la Citoyenneté, Khalifa Gassama Diaby, a fait une sortie médiatique, au cours de laquelle il a affirmé que c’est « une autre évidence qui s’impose ; une nation, notre nation, elle n’adviendra que dans cette logique du tout, d’unité symbolique et de vérité. Il n’y aura pas de Soussou, s’il n’y a pas de Malinké ; il n’y aura pas de Malinké, s’il n’y a pas de Peulh. Il n’y aura pas de Peulh s’il n’y a pas de Toma, de Kissi ou de Guerzé ».

Pour le ministre Gassama Diaby, « cette réalité n’est pas un simple vœu de bons sentiments. C’est une réalité mathématique de l’ensemble de ce qu’on appelle l’altérité. Il faut l’autre pour exister soi-même ; sans l’autre, moi n’existe pas. Alors pourquoi résister à l’évidence ? Voici la vérité, voici notre défi. Celui d’accepter cette évidence d’agir en conséquence, pour une communauté de nation, pour une communauté d’histoire. Nous sommes, vous êtes dans une démarche perpétuelle d’invention, de créativité, d’innovation, de métissage, d’intelligence et de promotion. »

C’est pourquoi, « en cette date historique de l’indépendance, de liberté, de dignité, nous devrons tous ensemble, Guinéens, jeunes, moins jeunes ou plus âgés, accepter l’évidence. La Guinée sera ou ne sera pas tant que nous, nous n’accepterons pas les uns et les autres. Nous nous connaissons tous à peu près ici, il y a une diversité. Tous ceux qui sont là ne partagent pas les mêmes opinions, n’ont pas parfois les mêmes choix. Mais ils ont accepté de se donner la main pour l’essentiel. L’essentiel, c’est cette liberté qui a été recherchée par nos pères fondateurs, ils l’ont cherchée avec leurs âmes, avec leur courage. »

« Nous devrons nous rassembler autour de ce combat. Elle est le symbole de l’éloge de la liberté, de la justice, de la dignité, de l’égalité. Ce combat gagné fièrement contre une pratique coloniale infamante ne doit pas simplement être vue comme le combat du Noir contre le Blanc ; il doit aussi être vu comme le combat du juste contre l’injustice, le combat de la liberté contre l’aliénation, le combat de la légalité contre l’illégalité. C’était valable hier, ça l’est tout le temps aujourd’hui, et pour chacun d’entre nous, individuellement et collectivement », soutient le ministre.

Et de conclure : « Il faut continuer à poser des actes qui vont justifier notre fierté. La Guinée peut, nous pouvons ensemble relever ce pays, à condition que chacun de nous, chaque matin, pense justement à ce qui se sont battus pour la liberté de ce pays, mais aussi à ceux qui souffrent, puisque le cœur aussi est un ciment de la nation, qui est une âme.»

Bhoye Barry pour guinee7.com

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