Le rapport d’audit devait être dévoilé à la presse ce vendredi 13 octobre (voir fac-similé). Une conférence de presse devait suivre. Et contre toute attente, le secrétaire général adjoint de la Fédération guinéenne de football, Akoi Koivogui, annonce de manière martiale : ‘‘l’équipe dirigeante de votre football s’est décidé de prendre ses responsabilités pour venir vers vous. Pour qu’en temps réel, vous passez des informations autour d’un point précis. Il s’agit du rapport des audits qui sont déjà…en main ! Je pense que ça fait trop de bruits. D’autres sont partis dire que le président organise une conférence de presse. Je voudrais rectifier le tir. Vous savez quand il s’agit d’un dossier de ce genre, il aboutit à des étapes. Donc c’est un début de commencement. Nous n’allons pas faire une conférence de presse. Parce que nous ne sommes pas les seuls chargés de traiter de ce problème. Puisqu’au-delà de la Fédération guinéenne de football, il y a des services techniques, qualifiés en la matière, auxquels nous nous sommes adressés, pour nous aider à mettre l’affaire au clair. Donc à chaque étape, nous allons faire la communication. Donc moins qu’une conférence de presse, nous allons procéder à un point de presse, pour ne pas dire, une simple communication. Nous ne voulons pas beaucoup de questions parce que ce que nous disons ici, c’est la résolution d’une réunion qui va vous dire l’essentiel. Sur chaque semaine, et même chaque trois jours, au fur et à mesure que la procédure va avancer, on pourra communiquer. Vous aurez en ce moment le temps de poser des questions. Aujourd’hui c’est une communication que nous faisons suite à la réunion d’hier et celle d’aujourd’hui.’’
A sa prise de parole, le président de la Fédération guinéenne de football, Antonio Souaré, n’a pas apporté plus d’informations sur le rapport d’audit qu’il dit être orienté contre personne. Il n’a fait que rappeler le ‘‘scandale financier’’ qui incrimine Salifou Supev Camara, ancien président de la Fédération guinéenne de football, Ibrahima Blasco Barry, secrétaire général de la Féguifoot et Morton soumah, le comptable.
Alors questions : pourquoi le rapport comme prévu n’a pas été publié ? pourquoi a-t-on empêché les journalistes de poser des questions.
A l’évidence les explications du Colonel Akoi ne tiennent pas. Dès lors que les chapitres du fameux rapport incriminant des personnes citées haut ont été fuités dans la presse. Ce qui peut faire douter de la bonne foi de Antonio Souaré quand il dit que la procédure n’est contre personne contre personne. Qu’à cela ne tienne…
Posons des questions qu’un journaliste aurait pu poser ce vendredi au président de la Féguifoot et à son staff.
1-Comment l’auditeur (Les Auditeurs Associés en Afrique) a été choisi ? Suite à un appel d’offres ? Ou en consultation restreinte. Il va sans dire qu’un auditeur recruté suite à un appel d’offres est plus crédible aux yeux de l’opinion que celui coopté par copinage. En plus selon les informations reçues près des personnes proches du dossier, les frais d’audit s’élèveraient à des centaines de millions. La loi exige un appel d’offres dès lors que le montant dépasse 50 millions GNF !
2-Parlant toujours de la forme. Est-ce que les auditeurs ont adressé leurs conclusions aux personnes incriminées pour des rapprochements-comme le veut la méthode-avant de rendre le rapport définitif ? Blasco que nous avons joint, ne ‘‘souhaite pas pour le moment faire de commentaire sur cette affaire’’. Mais Super V, lui dit n’avoir pas été sollicité par l’auditeur.
3-Pourquoi l’audit n’a pas tenu compte de la période de 2016 qui, bien que géré par un Comité de normalisation a aussi géré ? C’est d’ailleurs l’audit de cette gestion qui est pertinente. Dès lors que c’est elle qui précède l’équipe d’Antonio. Et la pratique à la Fifa, disent les Exégètes du football mondial, consiste à valider, à s’assurer que le rapport financier de l’année est bon avant de mettre les fonds pour l’année suivante. Cela ne signifie-t-il pas alors que le rapport financier fait par l’auditeur statutaire a été validé par la Fifa pour qu’elle décaisse des sous pour la période 2016, gérée par le Comité de normalisation. Antonio justifie le non audit de cette période par le fait que ‘’ce n’était même pas un comité. Parce qu’ils étaient sept personnes. Et nous nous faisons ici 15’’ ! Est-ce là, la question ? Ont-ils géré ou pas ? ont-ils bénéficié ou pas des fonds ?
En un mot ou en mille, le rapport d’audit tant attendu n’a accouché que des petites récriminations. Au grand dam de la presse et de l’opinion.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com