Les personnes incriminées dans l’audit de la gestion des fonds alloués à la Fédération Guinéenne de Football (FGF), entre janvier 2013 et décembre 2015, ont été toutes convoquées par la direction de la police judiciaire de Conakry, cette semaine. Ces poursuites ont été engagées par l’actuelle équipe de la FGF. Mais sur ordre de qui ?
Antonio Souaré, président de la FGF, lors de la conférence de presse sur les audits, déclarait : « Pour qu’on puisse bénéficier de fonds, il faut publier ces audits. Il y a des millions de dollars et d’euros qui se sont volatilisés. On a reçu l’ordre d’engager des procédures judiciaires contre les personnes incriminées. Mais, ces personnes jouissent encore de la présomption d’innocence. L’argent de la FIFA qui n’a pas été retrouvé, on nous demande de faire un autre audit. Les plaintes ont été déjà déposées à la justice guinéenne.»
Selon l’actuel homme fort de la FGF, la poursuite judiciaire fait partie des recommandations de la plus haute instance du football. Pourtant, notre rédaction a pu relever deux faits contraires à ces propos d’Antonio Souaré.
Primo, la lettre de recommandation de la FIFA, que nous vous présentons ci-dessous, ne mentionne dans aucun paragraphe, comme recommandation, l’engagement de poursuites judiciaires.
Deuxio, un spécialiste du football mondial nous a confié que : « Si des cas de corruption ou de détournement sont constatés au sein d’une fédération, le comité exécutif met en application les textes juridiques de l’institution. Il peut y avoir un code disciplinaire, les sanctions prévues sont appliquées et les sanctions de la CAF ou de la FIFA ». Si la justice n’est pas au rendez-vous pour la fédération, est-ce que les mis en cause peuvent la saisir ? « Les personnes mises en cause ont des voies de recours, qui s’étendent jusqu’au TAS (Ndlr : Tribunal Arbitral du Sport) », nous a-t-il répondu.
Cette lettre de la Fifa dont parle Antonio fait en outre constater un autre point : la mention faite dans l’audit d’une somme de « EUROS 89 000 (qui) aurait été sortie des comptes de la Feguifoot sans justification aucune » et pour lesquels Salifou Super V, Blasco Barry et Morton Camara « auraient donné leur accord ou du moins été au courant de cette transaction ».
La Fifa prend des précautions, en mettant toutes ces accusations de l’audit en question au conditionnel. Mais nulle part, elle ne demande des poursuites judiciaires, mais plutôt « la bonne application du principe de bonne gouvernance tel qu’il ressort des divers règlements applicables, et notamment du Règlement de Gouvernance de la Fifa ».
Selon une dernière décision de la FGF, Salifou Camara, Blasco Barry et Morton Soumah sont suspendus. Le premier, « de toute activité liée au football », les deux derniers, à leurs différents postes de responsabilité au sein de l’instance dirigeante du football guinéen.
Alpha Mady pour Guinee7.com